Emmanuelle Cosse rentre donc au gouvernement et prend le ministère du Logement. Sauf qu’en tant que secrétaire nationale d’EELV, Cosse n’était pas la dernière pour critiquer ses futurs petits camarades ministres. On cherche, on cherche, mais on a toujours du mal à voir une cohérence dans tout ça.
Emmanuelle Cosse entre donc au gouvernement. Celle qui a dirigé EELV de 2013 jusqu’à maintenant retrouve donc le ministère qu’avait occupé avant elle Cécile Duflot, celui du Logement. Sa décision était prise ce 11 février au matin, comme en témoigne le texte envoyé aux membres d’EELV que publie l’Obs. « Ce matin j’ai pris une décision difficile et j’ai souhaité m’adresser à vous en premier. Le Président de la République m’a proposé de rentrer au gouvernement et j’ai accepté sa proposition. Je sais que cette décision suscite questionnements, rejets des uns, soutiens d’autres, doutes et interrogations. Je respecte tout cela », peut-on lire. Une lettre pour se justifier, pour annoncer à demi-mot son départ d’EELV aussi : « J’ai acté il y a déjà un moment que EELV était dans une autre histoire politique et dans une forme de rupture vis à vis de la majorité et ce n’est pas ma conviction (…) Aujourd’hui je me mets en retrait de EELV mais j’espère sincèrement que ce mouvement retrouve à l’avenir son attractivité et sa capacité d’ouverture. »
Emmanuelle Cosse explique donc à ses camarades qu’elle ne se sentait plus en phase avec la ligne d’EELV. Admettons. Mais son entrée dans ce gouvernement est-il en accord avec sa propre ligne ?
« Le changement de cap n’a pas eu lieu »
Par exemple, quelques jours après le refus de Cécile Duflot et Pascal Canfin de participer au premier gouvernement de Manuel Valls, la secrétaire nationale d’EELV soutenait ainsi dans un entretien accordé au Monde cette décision : « On ne peut pas non plus mettre de côté l’ensemble des discussions sur la ligne économique, sur les 50 milliards d’économies, sur la façon dont François Hollande a imposé un certain nombre de sujets, que ce soit le CICE [crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi] ou le pacte de responsabilité, sans jamais en parler à ses partenaires. Et je ne parle même pas du droit de vote des étrangers. Le changement de cap n’a pas eu lieu. » Depuis, ni Hollande ni Valls n’ont bougé d’un pouce. Pis, certains considérent même qu’ils ont accéléré la cadence, avec la loi Macron ou le projet de réforme du code du travail.
On ne débauche pas quelqu’un non-soutenu par son parti…
Mieux, dans ce même entretien, elle affirmait que « ce que m’a dit Manuel Valls ce [mardi] matin, c’est qu’il ne souhaitait pas débaucher des gens qui ne seraient pas soutenus par leur parti. C’est une petite avancée par rapport aux pratiques de la Ve République vis-à-vis des organisations collectives et du débat démocratique ». Vu la réaction des cadres d »EELV qui se sont étouffés en apprenant l’annonce de son entrée au gouvernement, Valls et elle ont sans aucun doute évolué sur ces considérations. En août 2014, Cosse considérait même, comme le rapportait Libération, que « depuis deux ans, le choix d’apporter des liquidités aux entreprises ne produit pas son effet. En revanche, les effets pervers de cette politique arrivent : récession et difficulté à maintenir l’emploi », jugeant même que « Manuel Valls essaie de tuer un débat qu’il ne peut pas tuer ». Cohérence quand tu nous tiens… Il faudra d’ailleurs qu’elle pense à retirer de son bureau cet autocollant à l’effigie du Premier ministre avec la mention « À l’endroit, à l’envers »…
Mais Valls n’est pas le seul a avoir été la cible des critiques de la nouvelle ministre du Logement. Ainsi, en 2011, lors du premier débat des primaires à gauche, Cosse faisait ce sympathique compliment à propos de Ségolène Royal, toujours ministre de l’Ecologie, et du président de la République : « Royal sur le nucléaire et les déchets, elle a rien compris. Et François Hollande se la pète. Mais Martine Aubry se débrouille très bien sur ‘l’énergie du passé.' »
Royal sur le nuke et les déchets, elle a rien compris. Et FH se la pete. Mais MA se débrouille très bien sur ‘l’énergie du passé’.
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 15 Septembre 2011
Mieux, en 2012, cette Cosse s’offusquait des « conneries » de Hollande…
+1 “@cocoruf: Tres bon docu sur #france5 sur le viol. Ca fait oublier la connerie de #hollande. #laparolesoigne”
— Emmanuelle Cosse (@emmacosse) 20 Novembre 2012
On le sait, les élephants du PS sont des animaux politiques à mémoire longue. Ce qui promet une ambiance des plus glaciales au prochain conseil des ministres. Et toujours sans ligne politique cohérente.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments