Il est des leurs ! Après presque quatre ans d’efforts inlassables, l’écologiste Jean-Vincent Placé a enfin réussi à faire son entrée ce jeudi au gouvernement.
Le rêve de Jean-Vincent Placé est accompli. Certes, il n’a pas été nommé ministre ce jeudi 11 février, mais tout de même secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la Simplification. Un aboutissement pour celui qui, depuis l’élection de François Hollande, a tout tenté pour entrer au gouvernement. Retour sur quatre ans de manœuvres.
• Je m’inscruste sur toutes les photos
Le soir de la victoire de François Hollande, le 6 mai 2012, Jean-Vincent tente habilement de se Placé (promis, après on ne vous la fait plus) sur les photos. Photobomber habile, il s’arrange en effet pour être très souvent derrière le nouveau président de la République, et donc dans le champ des caméras, comme l’avait repéré Le Lab d’Europe 1. Déjà à l’époque, l’écologiste se voit bien ministre. « Si d’une part on gagne le 6, et d’autre part mon parti décide de participer au gouvernement, je fais partie de ceux qui souhaitent exercer des responsabilités, bien sûr », déclarait-il à France Soir au lendemain du premier tour.
• Je tape sur l’exécutif
Ses espoirs déçus, Jean-Vincent Placé trouve rapidement une autre technique pour se faire remarquer : multiplier les piques contre ce gouvernement dont il aurait aimé être. Comme en novembre 2012, lorsqu’il assure que « de plus en plus d’écologistes » se posent « la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement » et dénonce le « bilan bien maigre » des socialistes au pouvoir.
• Je prétends avoir refusé d’être ministre
En août 2014, François Hollande remanie le gouvernement après le limogeage surprise d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon. D’intenses tractations ont lieu avec les écologistes, qui ont claqué la porte du gouvernement au mois d’avril précédent. Finalement, Jean-Vincent Placé annonce lui-même qu’il ne sera pas ministre, affirmant sur Twitter que « les conditions ne sont pas réunies » pour que les Verts fassent leur retour. On ne saura pas si un poste lui a réellement été proposé ou non…
• Je publie un livre au titre évocateur
En mai 2015, Jean-Vincent Placé se raconte dans un livre au titre on ne peut plus explicite : Pourquoi pas moi ! Il y redit sans complexe son ambition de devenir ministre. On ne peut pas dire que l’ouvrage soit un carton en librairies, puisque deux mois après sa sortie, l’institut GfK comptabilise 336 ventes… François Hollande ne fait visiblement pas partie de ces rares lecteurs, puisque Jean-Vincent Placé ne sera toujours pas retenu lors du mini-remaniement de juin 2015.
• Je deviens plus hollandais que Hollande
Jean-Vincent Placé met finalement en sourdine ses critiques de la première moitié du quinquennat. Au contraire, désormais, il couvre d’éloges François Hollande… Tout en fustigeant ses camarades écologistes qui multiplient, eux, les attaques contre le chef de l’Etat. Pour Placé, EELV, devenu « le parti des Roms et de la Palestine« , est engagé dans une dérive « gauchiste ». Et pour donner un gage supplémentaire, le sénateur finit par sauter le pas en quittant EELV en août 2015. Il fonde avec le député François de Rugy l’Union des démocrates et écologistes (UDE), un petit parti taillé sur mesure pour les écolos hollando-compatibles.
• Je me tais
Habituellement prompt à accepter les invitations des médias, Jean-Vincent Placé se fait discret depuis l’automne 2015, alors que la perspective d’un remaniement post-régionales se profile. Seulement deux interventions médiatiques en décembre, selon le site Politiquemedia, sept depuis le début de l’année 2016. Un futur ministre, ça ferme sa gueule, aurait-il pu dire en paraphrasant Jean-Pierre Chevènement. Le voilà enfin récompensé, mais au terme de quel chemin de croix !
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