La Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France s’apprête à publier un rapport accablant sur la gestion financière de la Ville de Levallois-Perret (92). En cause : des dépenses faramineuses et des bilans truqués par les équipes d’un Patrick Balkany déjà inquiété personnellement pour ses déclarations de patrimoine.
Le cigare, un sourire ultra bright, une gouaille légendaire… Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret depuis 1983, est l’incarnation même d’une classe politique obsédée par la séduction de ses électeurs plutôt que par l’assainissement des finances publiques. Une caricature que la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France s’apprête à réifier un peu plus en divulguant ces prochains jours un rapport sur la gestion financière de la commune depuis 2007. Un document que s’est procuré France Bleu 107.1 avant d’en diffuser le contenu ce 11 février. Et il est peu de dire que ce rapport est accablant.
117 millions d’euros sur cinq ans ! 117 millions d’euros sur cinq ans ! C’est la somme cumulée des déficits sous-estimés, entre 2007 et 2013. La municipalité de Levallois a en effet déclaré chaque année un bilan budgétaire équilibré sur cette période, omettant *quelques* dépenses. Et les « trous » sont abyssaux : rien que pour l’exercice de 2007, l' »oubli » s’élève à presque 60 millions d’euros.
Levallois-Perret finance très généreusement des associations qui effectuent exclusivement des activités pour la VilleDes déficits bien réels donc, et que la Chambre régionale des comptes explique par des dépenses pour le moins litigieuses. Ainsi apprend-on que Levallois-Perret finance très généreusement des associations qui effectuent exclusivement des activités pour la Ville. Le cas le plus notoire est celui de « Levallois communication » qui a reçu en moyenne près de deux millions d’euros de subventions ces dernières années, et dont les « activités sont indissociables de celles menées par la direction de la communication de la commune ». L’institution financière pointe également du doigt des rémunérations excessives des fonctionnaires, certains étant logés par la municipalité reçoivent une prime d’astreinte réservée aux personnels…n’occupant pas de logement de fonction ! Des excès, mais aussi des négligences notoires.
Le manque de rigueur dans la gestion de la Ville de Levallois n’est pas sans rappeler les « lacunes » personnelles de son maire. Patrick Balkany a ainsi été mis en examen en octobre dernier pour fraude fiscale, la justice le soupçonnant d’avoir dissimulé des éléments de son patrimoine – notamment des maisons secondaires – pour échapper au fisc. Patrick Balkany a été mis en examen le 15 janvier dans une autre affaire, à la suite de la saisine de la justice par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui évoquait alors « un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale (avec son épouse Isabelle, ndlr), du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l’omission de biens mobiliers et immobiliers ».
Un doute sérieux qui ne semble pas habiter pour l’instant des Levalloisiens qui on réélu leur « bon maire » dès le premier tour en 2014. La hausse de 10 % des impôts locaux en 2015 due à l’endettement de la Ville, révélée également par le rapport de la Chambre, interpellera-t-elle ses habitants ?
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