Le ministre des Relations avec le Parlement reprend à son compte une critique répandue à droite.
En 2012, « l’antisarkozysme a tenu lieu de programme« . Qui peut donc bien pu ressortir cette vieille rengaine de la droite, entendue notamment lors des séances de questions au gouvernement ? Un prétendant à la primaire de la droite et du centre ? Un rebelle de la gauche de la gauche ? Un ancien ministre déçu, peut-être ? Pas du tout. La sortie est signée Jean-Marie Le Guen, actuel secrétaire d’Etat en charge des Relations avec le Parlement, dans L’Obs du 11 février.
Dans cette interview, le ministre, légitimiste tendance Valls, se désole des nombreuses occasions qu’auraient selon lui eues le Parti socialiste pour se rénover, et regrette notamment « qu’entre 2002 et 2012, les enjeux tactiques [aient] trop souvent primé sur le travail de fond » et que le PS ait renoncé à poser plus tôt « les bases du nouvel âge de la social-démocratie« . Et la victoire de François Hollande dans tout ça ? C’est simple, elle repose selon Le Guen sur une « ambiguïté de fond » : Hollande n’a bâti son programme qu’en opposition à Sarkozy, et ça a marché. Si la critique est répandue chez ses adversaires, le Président appréciera que la remarque vienne d’un de ses propres ministres :
« François Hollande a été élu sur une ambiguïté de fond. Faute d’aggiornamento en temps voulu, la culture anti-capitaliste des années 1970 a continué de perdurer à gauche. Derrière un catalogue de bonnes intentions, l’antisarkozysme a tenu lieu de programme.
Déjà en retard sur le monde d’hier, nous sommes aujourd’hui percutés par le monde nouveau. En fait, nous ne sommes rentrés dans le XXIe siècle qu’en 2015.
Tout est bouleversé dans tous les domaines, la sécurité, l’immigration, la crise de l’Europe : le monde d’aujourd’hui est de droite, voilà la vérité. Il a d’autant plus besoin de réponses de gauche. »
« Nous ne sommes rentrés dans le XXIe siècle qu’en 2015« … Ou comment considérer que les trois premières années du mandat de François Hollande n’ont servi à rien. Une mauvaise élection et trois années de perdues, voilà une déclaration bien audacieuse, à quelques heures d’un remaniement annoncé.
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