L’ancien Premier ministre, frondeur en chef des députés de droite opposés à la réforme de la Constitution, n’a pourtant pas daigné participer au vote des deux articles du texte à l’Assemblée nationale. Sans doute pour se réserver pour le vote final…
Faites ce que je dis, pas ce que je fais. François Fillon n’était pas à l’Assemblée nationale, mardi 9 février, lors du vote de l’article 2 de la révision constitutionnelle, qui inscrit la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes et délits terroristes dans la loi fondamentale. Il n’était pas non plus dans l’hémicycle la veille, pour le vote de l’article 1 sur l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution. Il est vrai que ce lundi soir, seuls dix députés Les Républicains (LR) siégeaient au moment du scrutin, qui s’est déroulé dans un hémicycle aux trois quarts vide.
L’absence de François Fillon n’en est pas moins étonnante. L’ancien Premier ministre ne s’est-il pas démené ces derniers jours pour prendre la tête des frondeurs de la droite opposés à la révision constitutionnelle, alors que Nicolas Sarkozy, son rival pour la primaire, appelle à la voter ? François Fillon est allé jusqu’à publier une tribune dans le JDD, dimanche, dans laquelle il « invite les parlementaires à dire ‘non' » à cette réforme, qui lui « apparaît plus comme un aveu de faiblesse que comme un choix sûr et fort pour la République ».
Un appel bien suivi puisque mardi soir, près de la moitié des députés LR présents n’ont pas respecté les préconisations de Nicolas Sarkozy et se sont prononcés contre l’article 2 de la réforme. Parmi eux, nombre d’élus fillonistes comme Bernard Debré, Patrick Devedjian, Jean-François Lamour ou Pierre Lellouche. Mais le frondeur en chef était absent…
« Je ne vais pas le juger. Il était là une grande partie de l’après-midi et en début de soirée », réagit Bernard Debré, interrogé mercredi par Marianne. Au passage, le député de Paris déplore le manque d’intérêt du débat sur le projet du gouvernement : « Pendant trois jours, on a juste fait bavarder la Constitution. » Pour lui, « le moment important, c’est le vote de cet après-midi », ajoute-t-il. C’est en effet mercredi après-midi que l’Assemblée nationale se prononcera sur l’ensemble du texte, avant que celui-ci parte au Sénat.
« Le vote solennel est le seul qui compte », renchérit le député Thierry Mariani, qui a récemment annoncé son soutien à François Fillon. Un argument également repris ce matin, sur Europe 1, par le député juppéiste Edouard Philippe : « Ce qui compte vraiment, c’est le vote du texte. » Le fait de le discuter reste visiblement secondaire aux yeux de certains.
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