Comme à chaque remaniement désormais, on assiste au manège des hommes et femmes politiques déclinant publiquement un poste… sans même savoir si le Président le leur a réellement proposé.
C’est un curieux manège auquel on assiste désormais à chaque remaniement : la valse des vents. Voici Martine Aubry jugeant bon de publier un communiqué pour affirmer qu’elle ne « souhaite pas » entrer au gouverment, afin de démentir une information diffusée le matin même par Le Parisien. Nicolas Hulot, à qui le chef de l’Etat aurait proposé un super-ministère de l’Ecologie, a carrément tweeté son refus à François Hollande. Vent public :
Nicolas Hulot n’entrera pas au gouvernement. Il remercie le Président de la confiance qu’il n’a cessé de lui accorder.
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) 4 Février 2016
La pratique n’est pas nouvelle. Et elle peut venir de ceux dont on l’attend le moins. Souvenez-vous de cette grande journée de tractations du 26 août 2014… En plein milieu de l’après-midi, un communiqué tombe : Robert Hue ne fera pas partie de la nouvelle équipe. Bigre ! L’initiateur du Mouvement unitaire progressiste (MUP) assure sur son site que ni lui ni des membres de son mouvement ne rejoindront le gouvernement. Plus tard, son entourage précisera qu’il fallait y voir un communiqué « théorique« , au cas où la proposition leur aurait été faite. Dire « non » en admettant que la proposition n’a même pas été formulée, ça va très loin dans le vent public.
Autre fin de non-recevoir ce même 26 août, celle émise par le patron des radicaux de gauche, Jean-Michel Baylet, qui déclare face caméra : « Je ne rentrerai pas personnellement au gouvernement même si l’offre m’en a été faite », avant de lister les membres de son groupe (Pinel, Girardin et Braillard) reconduits dans le nouveau gouvernement. Un vent ET une fuite avant l’annonce officielle, beau doublé.
Cette même journée, l’homme que l’on pensait prêt à tout pour se placer y va lui aussi de son refus public : l’écolo Jean-Vincent Placé décline à regret, estimant que les « conditions ne sont pas réunies » :
Les conditions pour la participation d’écologistes ne st pas reunis. Je souhaite évidemment la réussite du gouvernement de la France
— Jean-Vincent Placé (@JVPlace) 26 Août 2014
Le mini-remaniement de juin 2015 a donné lieu à une scène du même genre. Le vent sera cette fois mis a posteriori. C’est Alain Claeys qui en est l’auteur : pressenti pour remplacer Geneviève Fioraso à l’Enseignement supérieur, il expliquera dès le lendemain dans La Nouvelle République avoir décliné le poste, après avoir réclamé un ministère plein et non un secrétariat d’Etat. Pas question,pour le député-maire de Poitiers, d’obtenir un maroquin au rabais. Sympa pour celui qui a finalement accepté, Thierry Mandon.
Plus que quelques jours avant le nouveau remaniement : la valse des vents a encore quelques heures devant elle.
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