Chômage des jeunes : Macron ne croit pas à la "politique de l'assistance"… celle de Hollande ?

« Je ne crois pas à la politique de l’assistance », a lancé Emmanuel Macron au Parisien avant de rencontrer des jeunes diplômés venus de banlieue. Why not. Mais alors quid des nombreux contrats aidés proposés par François Hollande pour endiguer le chômage des jeunes ?

Le chômage des jeunes, le président de la République en a fait « une urgence. » Son ministre de l’Economie aussi. Mais pas tout à fait de la même manière. Si François Hollande a mis en place tout un tas de dispositifs, classiques à gauche, d’accès à l’emploi, Emmanuel Macron entend, lui, revoir le système.

Il a reçu ce vendredi à Bercy un millier de jeunes de banlieue, diplômés, à l’occasion d’une sorte de speed dating de l’entretien d’embauche, sans les habituels intermédiaires, où ces derniers ont eu l’occasion de rencontrer le personnel des Ressources Humaines de grandes entreprises (Casino, Vinci, Orange etc.).

Interrogé par le Parisien, au sujet de cette initiative, le ministre de l’Economie joue alors franc-jeu. « Je ne crois pas à la politique de l’assistance« , déclare-t-il sans ambiguité. Et de poursuivre pour ceux qui ne l’auraient toutefois pas compris : « un jeune n’a pas envie qu’on l’assiste. » « Ce qui est insupportable, quand on vient d’un quartier, c’est de considérer qu’on est un public éligible à des mécanismes d’aide. Moi, je leur parle création d’entreprises », ajoute-t-il auprès d’Europe 1

Rien de surprenant venant de Macron. Un peu plus quand on le met en parallèle avec l’action menée par son Président : deux éléments clés de la politique de François Hollande quant au chômage des jeunes consistent justement à l’endiguer via des contrats aidés.

Les emplois d’avenir

A commencer par les emplois d’avenir, destinés aux 18-26 ans. Créée dès 2012, la mesure phare du gouvernement aurait permis 275.000 signatures de contrats (CDD et CDI) principalement dans le service public (80%). Seulement, d’après une récente enquête de France 2, seuls 36% des jeunes ayant bénéficié de ce contrat dans le public trouvent ensuite du travail dans les six mois (contre 66% des emplois aidés dans le privé).

Surtout, ces contrats aidés coûtent cher : 1,5 milliards d’euros par an. En cause, la prise en charge d’une partie du salaire par l’Etat (75% dans le public, 35% dans le privé).

Autre grande mesure expérimentée par le gouvernement à partir de 2013, la « garantie-jeunes ». Mise en place pour les 18/25 ans, isolés, sans emplois ni formation, cette garantie vise à repêcher une jeunesse perdue, à l’encadrer, l’accompagner vers l’emploi, l’apprentissage ou encore la formation pour une durée d’un an renouvelable. Un parcours qui permet au jeune de toucher une allocation mensuelle équivalente au RSA (revenu de solidarité active). Le président a annoncé cet automne vouloir étendre le dispositif à tous les territoires qui le souhaiteront dès le mois prochain. Selon l’Obs, le « parcours, encadré par les missions locales d’insertion professionnelle des jeunes, est suivi par un nombre légèrement inférieur (44.000 jeunes) au seuil de 50.000 que s’était fixé le gouvernement. »

Les contrats de génération

En parallèle, toujours en 2013, le président tentait une autre méthode. En échange d’une embauche dans les petites et moyennes entreprises d’un jeune, un senior serait exonéré de charges sociales.

Une aide financière (4000 euros) serait de surcroît allouée pendant trois ans aux entreprises volontaires, pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI à temps complet (ou au minimum à 80%) à la condition de garder un salarié âgé de 57 ans ou plus précise Le Monde qui conclut : « mais le bilan, deux ans et demi après, reste maigre. » 

« Seuls 51 000 contrats ont été signés selon les données publiées par le ministère du travail » à l’automne écrit le quotidien du soir, « alors qu’un objectif de 75 000 par an, soit 500 000 en cinq ans, avait été fixé. »

Des dispositifs qui, on le comprend, ne sont pas *franchement* du goût d’Emmanuel Macron. Côté chiffres, la technique Hollande a permis de faire diminuer le chômage des moins de 25 ans de 4% en un an, soit la première baisse depuis 2010. Macron ne veut plus en passer par les contrats aidés pour obtenir ce résultat. 

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply