Le fondateur de Wikileaks a réagi ce vendredi matin sur France Inter à la décision d’un comité de l’ONU reconnaissant qu’il subit une détention arbitraire par le Royaume-Uni. Une victoire symbolique pour Julian Assange, qui a confié au passage qu’il s’était déjà entretenu de vive voix avec François Hollande. Pour un résultat quasi-nul. Londres, de son côté, rejette toujours « catégoriquement » la décision de l’ONU.
« Je suis certain que mes arguments et ceux de l’ONU vont jouer en ma faveur ». D’une voix calme, voire détachée, Julian Assange a réagi ce vendredi matin en direct sur France Inter à la décision du Comité des Nations unies sur sa détention arbitraire. Le fondateur de Wikileaks a de quoi se réjouir, puisque ce groupe de travail vient de trancher en sa faveur, reconnaissant qu’il était bien victime d’une détention arbitraire de la part du Royaume-Uni. Les cinq experts indépendants appellent donc « les autorités suédoises et britanniques » à mettre fin à sa détention et à respecter son droit à être indemnisé. Une décision d’autant plus bienvenue qu’il avait fait savoir qu’en cas d’avis défavorable, il se rendrait aux autorités britanniques.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, réclamé par la justice suédoise qui souhaite l’entendre dans une affaire présumée d’agression sexuelle, Julian Assange est bloqué à l’ambassade londonienne de l’Equateur depuis le 19 juin 2012. Jour où il s’y est réfugié pour échapper à une possible arrestation par Scotland Yard. « Les Nations unies ont clairement rappelé que ses décisions étaient contraignantes », insiste-t-il aujourd’hui. Une décision qui, si elle était reconnue par les autorités britanniques, lui permettrait de pouvoir enfin mettre un pied dehors et récupérer son passeport sans risque d’arrestation.
Car si c’est bien la Suède qui réclame l’extradition de Julien Assange dans cette affaire, ce que redoute le plus le porte-parole de Wikileaks est de se retrouver in fine jugé aux Etats-Unis, dont Wikileaks a révélé que les services espionnait des nations alliées. Et la condamnation en 2013 à trente-cinq ans de prison de Chelsea Manning, le soldat à l’origine des fuites de documents officiels de l’armée américaine, n’a pas de quoi le rassurer.
L’Australien ne manque pourtant pas de soutiens. Ce vendredi matin, il a même confié à Patrick Cohen qu’il a pu parler de vive voix avec François Hollande : « Il y a eu des discussions, des allers-retours, avant ma lettre ouverte dans ‘Le Monde' ». Lettre publiée cet été afin de demander l’aide de la France. « J’ai échangé avec lui directement », assure Julian Assange mais, « en dépit de signes encourageants de la part de François Hollande », les relations entre les services secrets français et américains « ont été trop fortes« .
Reste que la prise de position onusienne n’est qu’une victoire symbolique. Elle renforce certes son image de sacrifié sur l’autel de la vérité mais sur le plan purement pratique, c’est une toute autre histoire. Pas plus impressionné que ça, Londres « rejette catégoriquement » cette décision, a indiqué vendredi un porte-parole du gouvernement : « Cela ne change rien. Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu’il contesterait formellement l’opinion de ce groupe de travail ».
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