"Trapped", la série qui vient du froid

Projetée en avant-première dans le cadre du festival de cinéma Premiers Plans d’Angers, la série islandaise « Trapped » sera diffusée à partir du 8 février 2016 sur France 2. Elle est signée Baltazar Kormákur, l’enfant prodige du cinéma islandais.

Trapped, la série islandaise à succès arrive donc enfin en France le 8 février. Plus gros budget cinématographique de l’histoire de l’île, elle a dépassé les 90 % de parts d’audience en Islande. Baltazar Kormákur, créateur de la série, est un acteur, scénariste et réalisateur renommé, qui multiplie les films américains à grand spectacle sans négliger pour autant des films islandais, plus intimistes, parfois plus profonds, et au budget bien moindre, tel le troublant polar Jar city (2006). Dans le registre hollywoodien, il a notamment réalisé Etat de choc (2010) avec Diane Kruger et Sam Sheppard, 2 guns (2013) avec Mark Wahlberg et Denzel Washington ou encore Everest (2015) avec Jason Clarke et Emily Watson.

Le 28 janvier dernier, Laufey Guðjónsdóttir, directrice du centre du film islandais, a présenté le pilote de Trapped, diffusé en avant-première dans le cadre du festival de cinéma Premiers Plans d’Angers qui a cette année mis le cinéma islandais à l’honneur. Ce dernier nous a habitué à des films au rythme lent dans une nature somptueuse, le tout souvent saupoudré d’un humour distancié, voire absurde. La série Trapped s’éloigne fortement de ces codes habituels, ou plutôt elle les réinvestit pour distiller une tension qui va croissant. L’épisode commence de manière très apaisée, magnifiant comme à l’accoutumée la nature et la tranquille vie de famille, en montrant par exemple des bambins malhabiles engoncés dans leurs chauds vêtements, puis l’inquiétude s’installe lorsqu’est découvert le tronc d’un homme séparé de ses membres, vraisemblablement jeté depuis l’énorme ferry blanc, sorte de montagne mouvante immaculée, qui vient d’accoster.

L’angoisse monte sourdement tandis que la nuit tombe et qu’arrive une puissante tempête. La nature, immense et blanche, est menaçante et fournit le motif du titre puisque la tempête furieuse va couper les routes et littéralement piéger tous les personnages, dont au moins un assassin, dans ce petit port isolé. Kormákur utilise habilement la blancheur, de la neige, ou encore des décors peints en blanc pour accentuer la froideur et l’isolement. Les choix de lumières, – blanches et rasantes -, et de matières, – d’un grain et d’une netteté chirugicaux -, donnent le ton dès le générique, en renforçant encore l’ambiance inquiétante. Tandis que le rythme des événements s’accélère, un policier, qui cache une sorte de drame secret, semble bien seul, et de plus en plus débordé. Il va s’efforcer de retrouver l’assassin et de contenir l’angoisse, et peut-être, dans les épisodes suivants, la panique, qui semblent menacer ce petit coin du bout du monde. Le danger rôde désormais dans le froid de cet univers immaculé, tel un mal ancien, comme revenu des abysses pour raviver d’anciens crimes et réveiller de vieux démons enfouis en chacun.

*Les deux premiers épisodes de Trapped seront diffusés sur France 2 le 8 février à 20h55.

 

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