Bonne nouvelle, la croissance est là… on n'attend plus que les emplois

La croissance française est au plus haut depuis quatre ans, a annoncé l’Insee ce vendredi. Et pourtant, le nombre de chômeurs atteint lui aussi des sommets.

« 2015 a été l’année de la reprise. » C’est la réaction satisfaite du ministre des Finances, Michel Sapin, après la publication des chiffres de la croissance ce vendredi 29 janvier. Le produit intérieur brut (PIB) français a progressé de 1,1% en 2015, soit le plus haut niveau atteint depuis quatre ans. Une accélération sensible, après un pâle +0,2% en 2014.

Les Français l’auront attendue, cette fameuse « reprise »… Pendant que des pays voisins comme le Royaume-Uni et l’Espagne, également durement touchés par la crise, redécollaient, la France patinait encore. La croissance hexagonale est encore inférieure à la moyenne de la zone euro, attendue à 1,5% pour 2015. « La reprise, elle est là », assurait pourtant François Hollande dès juillet 2013. C’était donc il y a deux ans et demi.

Ce rebond de la croissance en 2015 est à la fois tiré par la consommation des ménages, qui a progressé de 1,4% par rapport à 2014, et l’investissement des entreprises, en hausse de 2%. L’explication de ce regain de forme vient en grande partie de la conjoncture internationale très favorable. Un « alignement des planètes » vanté par les économistes, entre un prix du pétrole et des matières premières au plus bas, un faible cours de l’euro favorable aux exportations ou encore des taux d’intérêts minuscules, censés favoriser le financement de l’activité.

C’est vrai, presque tous les indicateurs sont au vert. Mais il en reste un qui demeure désespérément rouge : l’emploi. Malgré une timide embellie en novembre, le nombre de chômeurs est reparti à la hausse le mois suivant, clôturant une année noire. Fin décembre, il y avait 3.590.600 chômeurs de catégorie A en France métropolitaine. Un record absolu.

Preuve que, malgré des plans pour l’emploi en série, la France n’arrive pas à concrétiser sa timide reprise économique sur ce front crucial. François Hollande a conditionné une nouvelle candidature à l’élection présidentielle à « une baisse crédible, longue et répétée » du chômage. Il lui reste quinze mois pour inverser la fameuse courbe, celle qui se sera dérobée à lui pendant tout son quinquennat.

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply