Quand un patron de VTC se vante de profiter de la grève des taxis

Effet boomerang. La nouvelle grève des taxis, débutée mardi 26 janvier contre les VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) qu’ils accusent de concurrence déloyale, profite inévitablement… aux VTC !

Depuis quelques jours, les téléchargements d’applications de VTC ont en effet « explosé », rapporte RMC. Ainsi Chauffeur Privé (un demi million d’abonnés) a par exemple pu compter sur 15.000 nouveaux utilisateurs par jour de grève, soit « dix fois plus qu’une journée normale ». « C’est remarquable ! », nargue le fondateur de l’entreprise, Yann Hascoet, interrogé par la radio. Et de poursuivre la provocation : « Les grèves sont l’occasion pour beaucoup de découvrir l’existence d’une alternative au taxi ».

Chez Uber, Allocab et Le Cab, « même constat ». Face à l’affluence, la firme américaine Uber en a d’ailleurs profité pour majorer ses courses. Pris d’assaut, ses véhicules s’affichent même régulièrement indisponibles à des horaires de journée.

Si les chauffeurs de taxis fulminent d’entendre des patrons de VTC se vanter ainsi de leur manger la laine sur le dos, ils pourront toujours aller se refaire en acceptant la proposition de l’un d’entre eux, lancée la semaine dernière : le directeur général d’Uber France, Thibaud Simphal, a annoncé que son entreprise voulait ouvrir sa plateforme électronique de réservation aux chauffeurs de taxis. Une proposition à laquelle Emmanuel Macron s’est montré ouvert, mais que les intéressés avaient déjà vécue comme une « provocation de plus ».

Les plus solidaires se consoleront en se souvenant que la marge des chauffeurs Uber parisiens a aussi diminué, avec la baisse de 20% des tarifs décidée par l’entreprise début octobre 2015, alors qu’elle prélève déjà 20% sur le prix de la course. Une annonce qui avait provoqué des manifestations de chauffeurs de VTC en colère.

Finalement, taxis ou VTC, ce sont toujours les chauffeurs qui trinquent… Alors, chauffeurs de tous statuts, unissez-vous !