Aussi bien dans son livre que dans le plan de com’ autour, Nicolas Sarkozy pratique avec brio l’art de transformer ses échecs en réussites, ses défauts en qualités. Des exemples qui peuvent être précieux pour se faire valoir devant un employeur éventuel, ou en cette période d’entretiens annuels d’évaluation.
« Mon plus grand défaut ? Je suis per-fec-tion-niste ». Qui n’a jamais tenté l’entourloupe, au cours d’un entretien d’embauche ? Une réponse bien connue des DRH, leur faisant flairer l’hypocrite à dix kilomètres. Alors, pour vous montrer plus subtil à l’avenir, Marianne vous conseille la lecture du livre de Nicolas Sarkozy, riche d’enseignements pour qui veut apprendre à masquer son propre panégyrique sous une apparence d’honnête remise en question. Car si la presse en chœur a relevé très exactement 27 « mea culpa » dans La France pour la vie, une lecture attentive montre que chacun d’entre eux est habilement suivi d’une mise en valeur qui, au final, sert l’auteur de ces lignes. Alors, comment transformer vos défauts en qualité ? Optez pour la méthode Sarko !
Vous avez perdu vos nerfs ? C’est parce que vous avez du caractère !
Revenant sur le fameux épisode du « Casse-toi, pôv con« , Nicolas Sarkozy avoue sans ambages que « ce fut une erreur » : « J’ai abaissé la fonction présidentielle« . Enfin, sans ambages… l’ex-Président rajoute tout de même : « J’ai compris à ce moment-là qu’avoir du tempérament n’autorisait pas tout« … Si vous utilisez cet argument, accompagnez-le d’un petit sourire entendu installant une connivence, voire une empathie avec votre interlocuteur, qui souffre peut-être lui aussi du même mal. Pour en avoir un modèle, vous référer à l’interview dans l’émission « Sept à huit » dimanche soir sur TF1.
Votre plus grand regret ? C’est d’avoir eu raison seul contre tous
Sur TF1 justement, Nicolas Sarkozy se voit poser cette question existentielle : « Quel est votre plus grand regret ? » Après une profonde inspiration, le président de Les Républicains (LR) livre cette réponse profondément inspirée : « Peut-être d’avoir trop cédé à la pression de la pensée unique qui disait que j’étais un omni-président qui en faisait trop alors que moi je voulais en faire plus ». Un « mea culpa » qui résonne avec celui-ci, écrit dans son livre au sujet de la non-traduction en actes de son fameux discours sécuritaire de Grenoble : « J’ai commis l’erreur de ralentir. Le monde médiatico-politique s’étouffait de me voir agir trop vite et trop fort« . C’est bien connu, l’erreur, c’est les autres.
Vous avez blessé des gens ? C’est parce que vous êtes trop honnête
Cette excuse-là peut servir en entreprise comme dans la vie. Elle est l’apanage des gens sans filtre. Et l’ancien chef de l’Etat la brandit quand on lui rappelle les mots qui avaient heurté les chercheurs un jour, les magistrats le lendemain, quand il était à l’Elysée. Alors là, « OUI« , insiste-t-il, il le regrette… « MAIS, s’empresse-t-il d’ajouter, en parlant un peu trop franchement, parce que je déteste l’hypocrisie et le mensonge, parfois je vais trop rapidement au but et ça blesse les gens« . Si ce n’est que de l’honnêteté, alors, tout est pardonné.
Vous vous êtres trompé ? C’est que vous n’êtes qu’un humain
L’astuce servira plus en entretien préalable au licenciement qu’à l’embauche. Dans ses variations sur le thème de ses erreurs (le Fouquet’s, le yacht de Bolloré etc) Nicolas Sarkozy « confie » à Thierry Demaizière : « Dans l’humain, y a l’erreur« . Variation populaire possible : « Eh oui ma bonne dame, l’erreur est humaine, tout le monde peut se tromper ! » Ou encore, si vous vous piquez de lire Nietzsche : « Humain, trop humain« . Après quoi il est recommandé d’ajouter une note positive: « L’échec, qui est toujours une souffrance bien sûr, est fondateur, j’ai vu qu’on n’apprenait rien de ses succès« .
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