Révision de la Constitution : vingt députés lucides !

Une vingtaine de députés de droite annoncent qu’ils ne modifieront pas la Constitution pour y inscrire la déchéance de nationalité et l’état d’urgence.

Des députés oseraient encore penser par eux mêmes ? Qui n’abdiquent pas le rôle de faire les lois pour le bien commun ? On avait l’impression que cela n’existait plus depuis longtemps. Peut-être la défunte IVè République. Et puis, en ouvrant le Figaro ce matin voici l’heureuse surprise: cette « pétition » de principe d’une vingtaine de députés de droite qui affirment leur intention de ne pas voter une révision constitutionnelle ardemment désirée par le président de la République. Pas au nom du « pas d’amalgame » entre Français issus de l’immigration et les terroristes, pas au nom d’arguties juridiques spécieuses portant sur l’impossibilité de apatridie, ou les bienfaits comparés  de «l’indignité nationale ». Non, ces députés, dont Nathalie Kosciusko-Morizet, Hervé Mariton et Patrick Devedjian, refusent tout simplement de voter une modification inutile  et dangereuse de la loi fondamentale de la République, non seulement ne ce qui concerne la déchéance des binationaux mais aussi de l’inscription de l’état d’urgence.

En peu de mots les élus démontent l’opération politicienne mise en branle par François Hollande, qui trouve un tremplin pour une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017. Toutes aussi politiciennes sont les motivations qui poussent les responsables de l’opposition à entrer dans ce jeu trouble : Sarkozy, et même Juppé, ne veulent pas avoir l’air de se dégonfler devant le Front national, qui grignote leur électorat. Et c’est pour des raisons aussi insignifiantes au regard des dangers qui menacent le pays (145 morts civils en 2015, faut-il le rappeler…), que les Hollande, Valls, et autre Le Maire et Jacob… occupent les micros et les télévisions, avant d’encombrer l’ordre du jour du Parlement pendant deux mois !

Les pétitionnaires rappellent avec raison la maxime de Montesquieu : «Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires». La République perd son temps à légiférer dans le vide pour agiter des « symboles » ou de « la sécurité juridique », toutes deux vides de sens et d’efficacité juridique. On a envie de plagier Chirac : « la maison brûle et on amuse la galerie »

Reste que la défection de 20 députés ne suffit pas à empêcher une adoption par le Congrès (réunion de l’Assemblée et du Sénat). Ne serait conforme à l’intérêt général  que des députés de gauche dépassent le clivage habituel pour se joindre à leurs collègues de droite. Les principes, quelques fois, valent la peine qu’on les défende.

 

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