Ecrasé par Sarkozy, Frédéric Lefebvre se lance, inaudible, dans la primaire

Frédéric Lefebvre vient donc d’annoncer sa candidature à la primaire de la droite. Vous n’êtes pas au courant ? Normal, entre les plans com’ de Copé et de Sarkozy, ce nouveau venu dans la bataille en vue de 2017 ne pouvait pas passer plus inaperçu.

Le timing ne pouvait pas être pire. Frédéric Lefebvre, l’ancien porte-flingue de Nicolas Sarkozy – il fût porte-parole de l’UMP de 2008 à 2010 puis secrétaire d’Etat jusqu’en 2012 – a annoncé hier soir, dans une lettre adressée au maires, sa candidature pour la primaire à droite. Une annonce *légéremment* passée inaperçue, noyée dans le flot des commentaires autour de la sortie du livre de Nicolas Sarkozy, celui tout plein de mea culpa. Ce dernier n’était annoncé que pour lundi, le nouveau candidat Lefebvre avait donc normalement une fenêtre de tir, même étroite, pour exister médiatiquement. Raté, Le Figaro a publié les bonnes feuilles dès ce vendredi. 

On serait tenté de dire « dommage« , car cette candidature ne manque pas d’intérêt.

« Notre France n’en peut plus du théâtre d’ombres qu’est devenue la politique nationale, où le combat a remplacé le débat, où le cynisme prime sur l’authenticité et où l’intérêt partisan l’emporte toujours sur l’intérêt général », écrit ainsi l’ancien sniper de l’ex-UMP, et d’ajouter : « Je ne suis pas un candidat de plus, mais celui qui porte un projet différent ». Différent, le terme n’est pas si galvaudé, même s’il faut toujours se méfier d’une petite musique qui émane plus souvent des joueurs de pipeau que des sincères mélomanes. Car depuis la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, un Lefebvre nouveau a pointé son nez.

Après un passage à vide d’une année, il est élu député des Français résidant en Amérique du Nord en 2013. Depuis, il ne cesse de prendre des contre-pieds. D’abord en soutenant la nomination de Manuel Valls à Matignon, puis en votant pour le pacte de stabilité et de croissance ou en défendant, à l’image des écologistes, une « allocution universelle » de 800 à 1000 euros. Un des rares aussi à avoir exprimé sa « honte » lorsque ses petits copains LR avaient hué le Premier ministre et Christiane Taubira, quatre jours à peine après les attentats de janvier. 

« J’ai tutoyé la mort, cela change la manière de voir les choses », avait-il confié pour expliquer son virage à 180 degrès. Libération, il précisait : « Je n’ai plus envie de perdre mon temps avec des choses stériles. Or, la politique est stérile : cogner, s’opposer, cogner encore, pour moi, c’est du passé ». Finies les petites phrases assasines et les peaux de banane. L’élu de droite, plus Vallsien que certains dans les rangs socialistes, se lance donc dans la primaire de la droite avec la volonté de faire les choses proprement. Un exercice, malheureusement, qui fait souvent voler en éclat les meilleurs voeux.

Espérons pour la sérénité du débat que Lefebvre se tienne donc à ses bonnes résolutions. Car à l’époque, ses saillies, particulièrement violentes, ne l’élevaient pas franchement…

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