FMI : Christine Lagarde remet le couvert

Christine Lagarde est poursuivie par la justice française pour « négligence d’une personne dépositaire de l’autorité publique » dans l’arbitrage Tapie. Mais qu’importe. Ce petit pépin judiciaire n’a pas ébranlé la détermination de la directrice générale du Fonds monétaire international qui annonce aujourd’hui sa candidature à sa réélection. Et plein plein de soutiens.

C’est officiel. Christine Lagarde, à la tête du Fonds monétaire international, est candidate à sa réélection et ne tarit pas d’éloges sur… elle-même. Et ce malgré sa mise en examen dans l’affaire Tapie/Adidas. Ainsi l’intéressée annonce-t-elle aujourd’hui sur France 2, non seulement sa candidature mais avoir d’ores et déjà reçu une pléthore de mains tendues. 

« J’ai eu l’honneur de recevoir dès le début de la procédure des soutiens de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne », mais aussi « de la Chine, de la Corée [du Sud] » tout comme du « Mexique… ». Bref de la planète entière, et bien sûr des Etats-Unis. 

« Les propos du vice-président [Joe Biden] l’autre jour dans son intervention publique étaient extrêmement élogieux et presque embarrassants », explique-t-elle en effet (en toute modestie) avant de conclure qu’il est « difficile pour les Etats-Unis de faire beaucoup plus à ce stade. » Selon elle, les américains ont pour habitude de rendre public le nom de leur candidat qu’en fin de processus de désignation.

Mais qu’en est-il de la France ? Officiellement, Christine Lagarde a tout son soutien. Officieusement, comme le raconte le Canard Enchaîné cette semaine, il pourrait en être tout autrement car l’ancienne ministre des Finances de Nicolas Sarkozy, rattrapée par la justice, devra finalement comparaître pour « négligence d’une personne dépositaire de l’autorité publique » dans le cadre de l’arbitrage controversé (400 millions d’euros) dont a bénéficié Bernard Tapie dans l’affaire Adidas au titre du préjudice subi. Somme que Tapie devra en réalité rembourser après l’annulation pour irrégularités du dit arbitrage pourtant validé par Christine Lagarde.  

Pour contourner les ennuis judiciaires de l’ex-ministre sarkozyste, François Hollande et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, feraient par conséquent « discrètement campagne pour Tidjane Thiam, un brillant polytechnicien » franco-ivoirien. « Sa désignation prouverait aux pays émergents que le FMI n’est plus la chasse gardée des Occidentaux blancs », explique l’hebdomadaire. 

Interrogé à Davos où se tient actuellement le Forum économique mondial, Tidjane Thiam a quant à lui démenti. Aucun candidat ne s’est par ailleurs encore déclaré. Christine Lagarde a donc, répète le Premier ministre Manuel Valls toujours à Davos, toute la « confiance » du gouvernement. Même son de cloche au FMI, qui s’en tient (pour l’instant) à la défense de sa protégée, qui dit avoir agi « dans l’intérêt de l’Etat ».

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