Vincent Lindon ne se cache pas de ses convictions. Ce vendredi matin, sur France Inter où il faisait la promotion du film « Les chevaliers blancs » , l’acteur s’est exprimé sur des sujets d’actualité et sur sa vision de la classe politique.
Vincent Lindon n’a pas l’habitude de se taire sur les sujets politiques. Invité de la matinale de France Inter ce vendredi 15 janvier, l’acteur faisait la promotion de son dernier film, « Les chevaliers blancs » de Joachim Lafosse, qui revient sur l’affaire de l’Arche de Zoé, ou l’exfiltration illégale d’orphelins d’un pays africain en guerre. Une thématique qui résonne avec un sujet d’actualité, le jugement jeudi dans le Pas-de-Calais de Robert Lawrie, un Britannique qui avait tenté d’aider une fillette à rejoindre, depuis la « Jungle » de Calais, sa famille en Angleterre. Histoire qui rappelle également un de ses précédents films, « Welcome » (2009), où il campait le rôle d’un maître-nageur calaisien qui prend sous son aile un réfugié kurde déterminé à traverser la Manche à la nage.
Difficile, donc, pour l’acteur de 56 ans, de ne pas évoquer la résonnance des sujets abordés dans ses rôles avec l’affaire Robert Lawrie : « J’ai fait un film qui s’appelait ‘Welcome’ et où il était question de l’article L622, qui condamnait toute personne venant en aide à une personne en situation irrégulière. Cet article devait partir, on s’est battu à l’Assemblée. C’était impossible que ça reste. Tout le monde nous répondait : ‘Ne vous inquiétez pas, on ne l’applique jamais’. Pourquoi alors, garder une loi qu’on n’applique pas ?« , s’est interrogé Vincent Lindon, poitant là le délit d’aide au séjour irrégulier. Et de poursuivre : « L’Assemblée a voté une réécriture de la loi (…) On a le droit d’aider mais sous condition (…) Là, en l’occurrence (dans le cas de Robert Lawrie, ndlr), ce n’était pas pour de l’argent. On a cherché la petite bête et on lui a trouvé une peine de 1.000 euros parce qu’il n’avait pas mis la ceinture de sécurité à la petite fille« .
L’acteur enchaîne en remettant à sa place Marine Le Pen, son positionnement féministe et sa façon de s’approprier des idées : « Elle est comme une voiture poubelle qui ramasse des déchets », « sans aucune doctrine derrière », dans une « politique de l’immédiat ». « On a envie que les hommes politiques, si on peut considérer Marine Le Pen comme un homme politique, réfléchissent. J’ai envie de revoir une affiche avec une église derrière. Voir un politique avec son chien dans les bois. Se dire, l’e temps de la photo, il a pensé à la France’. » Une référence aux affiches politiques des années 80, comme l’a relevé Patrick Cohen.
Enfin, s’il « aime bien » Manuel Valls, l’acteur de « La loi du marché » s’est montré défavorable au passage du Premier ministre, ce samedi, dans l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier. Il le dit avec humour : « Je ne sais pas comment le président de la République n’a pas dit au premier conseil des ministres, ‘bon les gars, avant de parler du pays, on est rasé de près, costumes sombres cravates, et interdiction d’aller dans les journaux et les médias people !’ » La seule chose que se dit Vincent Lindon en voyant un ministre dans une telle émission, c’est : « Il va se coucher tard, aura la tête moins bien faite le lendemain pour régler les problèmes de la France ». L’acteur, engagé mais pas militant, conclut en retrouvant le ton à la fois lyrique et désabusé qui le caractérise : « Je voudrais vénérer les hommes politiques ».
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