L’APPEL DE MARIANNE – Etre condamné à un choix entre Sarkozy et Hollande à la présidentielle 2017 est devenu insupportable pour l’immense majorité de nos concitoyens. Que les bouches s’ouvrent !
Ni re-Sarkozy, ni re-Hollande : rarement, sinon jamais, dès lors qu’on descend des hauteurs, une telle unanimité dans la récusation d’un choix inapproprié ne s’est dégagée dans notre pays.
Si, donc, les Français sont, en 2017, contraints de choisir entre deux remakes suscitant deux rejets, quel que soit le résultat du match, les conséquences en seront cauchemardesques.
N’épiloguons pas sur le pire, qui n’est pas totalement exclu : une élection de Marine Le Pen par refus de cautionner les deux alternatives impossibles proposées.
Mais alors que la France a besoin, pour rebondir, d’être mobilisée et entraînée, imaginons sur quoi déboucherait une élection par défaut d’un président rejeté d’emblée par plus de 70% du corps électoral et à qui on ferait ensuite payer rageusement, pendant cinq ans, ce suffrage contraint, arraché de force, qu’on lui aurait accordé la mort dans l’âme.
Tout président élu, depuis plus de vingt ans, et bénéficiant au départ d’un taux d’approbation majoritaire, s’est retrouvé un an plus tard en dessous de la ligne de flottaison. Qu’en serait-il si l’hostilité était originelle, intrinsèque et quasi viscérale ?
Sarkozy-Hollande : on est parfaitement en droit d’avoir de l’estime ou de la considération, et même — pourquoi pas ? — de l’admiration, pour l’un des deux protagonistes. Mais nul ne saurait, pour autant, nier cette aveuglante évidence que, pour l’immense majorité de nos concitoyens, être condamné à ce choix est devenu insupportable. Il n’est donc pas pensable que l’expression de tout un peuple soit comme prise en otage, enfermée dans un dilemme dont les deux termes sont à ce point et aussi violemment repoussés.
Etre condamné à ce choix est devenu insupportable
Il suffit de tendre l’oreille. D’un peu partout, de toutes les couches de notre société, monte cette exigence : tournons la page. Repartons de l’avant. Soldons les comptes de la démagogie clivante et sans principe comme de la trahison émolliente et sans frontières, des cynismes, qu’ils soient décomplexés ou manoeuvriés, qui ont fait tant de dégâts et dont un Front National à 30 % est la résultante : ni re-Sarkozy, ni re-Hollande !
Cette nécessité de renouveau, que le pays ressent dans ses profondeurs, presque tous les élus, responsables, décideurs, de droite comme de gauche, s’en font l’écho. En privé. Mais, dès qu’il s’agit d’une expression publique, la lourdeur des pesanteurs partisanes décourage encore les réactions de bon sens.
C’est avec cette omerta qu’il convient de rompre.
Que les bouches s’ouvrent !
Que, pour éviter le pire, le plus de voix possibles, représentantes de tous les milieux, de toutes les professions, de toutes les sensibilités, se fassent entendre.
L’intérêt du pays, de la République, de notre démocratie doit primer sur les prudences politiciennes et les calculs claniques.
Contre la catastrophe programmée, il est temps que les paroles se libèrent et relaient une demande générale en faisant passer le message : ni re-Sarkozy ni re-Hollande, que ces deux-là, avec tous les honneurs, passent la main…
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