L’image est forte, inédite. Mise en examen dans une vaste affaire de corruption, l’infante Cristina d’Espagne comparaît, à partir d’aujourd’hui, devant un tribunal de Majorque (aux Baléares) aux côtés de son époux. Mais les griefs de fraude fiscale retenus à son encontre pourraient bien se dégonfler rapidement, c’est en tous cas ce qu’essayent d’obtenir les habiles avocats de la princesse.
L’image est inédite. Dans une petite salle du tribunal de Palma de Majorque (aux Baléares), comme dans tant d’autres, domine le portrait du roi Felipe VI d’Espagne. Mais dans cette salle, les deux principaux accusés du jour ne ressemblent à aucun autre puisqu’il s’agit de Cristina de Bourbon et de son mari, Iñaki Urdangarin, respectivement sœur et beau-frère du roi Felipe, mis en examen et jugés, à partir d’aujourd’hui, dans une vaste affaire de corruption.
Pour la première fois, lit-on un peu partout dans la presse, un membre de la famille royale espagnole comparaît devant la justice. Les griefs retenus à l’encontre de l’infante ont toutefois été considérablement allégés, le procureur n’ayant retenu, dans son cas, que le délit de fraude fiscale, contrairement à son mari, poursuivi quant à lui pour détournement de fonds, fraude fiscale, trafic d’influence, escroquerie et blanchiment d’argent. Parmi les 17 autres prévenus, il encourt ainsi la plus grosse peine ; 19 ans et demi de prison.
En cause, les contrats signés entre les autorités publiques, dont le gouvernement des Baléares et l’institut Noos, (une association à but non lucratif) censé promouvoir des évènements sportifs, dirigé à l’époque, entre 2004 et 2006, par l’époux de l’infante Cristina et son associé.
Des contrats qui auraient en réalité permis aux responsables de l’institut de détourner près de 6 millions de derniers publics à travers la mise en place d’un système de surfacturation. L’argent ayant par la suite servi à financer, entre autres, des dépenses personnelles du couple royal : voyages, travaux, cours de danse…
Dans une Espagne en crise, étranglée par la Troika, l’affaire est rapidement devenue un symbole de la dérive du pouvoir. D’autant que les avocats de la princesse tentent d’obtenir l’annulation de l’accusation qui pèse sur leur prestigieuse cliente, dans la mesure où, arguent-ils, ni le Parquet ni l’Etat et en particulier le Trésor Public, n’ont demandé réparation. De quoi nourrir un peu plus, de l’autre côté des Pyrénées, le divorce entre le peuple et les élites…
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