"Sans les juifs de France, la France ne serait pas la France", répète Valls un an après l'Hypercacher

Devant le magasin Hypercacher de la Porte de Vincennes, le premier ministre a rendu hommage aux victimes des attentats de janvier 2015 en allumant des bougies en leur mémoire. Lors de ce rassemblement organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), il également prononcé un discours fort sur « l’angoisse immense » des Français de confession juive.

Devant Manuel Valls, 19 bougies sont posées: 17 pour les mots de janvier 2015, une pour ceux de novembre et une, enfin, pour toutes les victimes du terrorisme à travers le monde. La cérémonie du souvenir organisée par le CRIF a réuni des représentants de toutes les religions: le grand rabbin de France Haïm Korsia, le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, et le dirigeant du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech. Le président des Républicains Nicolas Sarkozy, présent lui aussi, a été largement applaudi par une partie du public tandis que la maire de Paris Anne Hidalgo et le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, ont eu droit à quelques sifflets.

Le premier ministre, très apprécié par une partie de la communauté juive, a ensuite prononcé un discours émouvant et sincère, expliquant qu’il ne pouvait pas y avoir « d’explication » possible face aux actes djihadistes:

« Rien ne peut expliquer que l’on tue à des terrasses de cafés ! Rien ne peut expliquer que l’on tue dans une salle de concert ! Rien ne peut expliquer que l’on tue des journalistes et des policiers ! Et rien ne peut expliquer que l’on tue des juifs ! Rien ne pourra jamais expliquer ! »

Pour Valls, « la France a pleinement ouvert les yeux »

Rappelant que les drames de Toulouse et de Montauban, en 2012, où Mohamed Merah avait tué sept personnes et attaqué une école juive confessionnelle, n’avaient pas suscité une émotion à la hauteur de l’enjeu, Manuel Valls s’est félicité qu’une prise de conscience ait enfin eu lieu.

« Enfin la France a pleinement ouvert les yeux sur ce que ressentaient au fond d’eux-mêmes les juifs de France. Et quand la France ne comprend pas les juifs de France, elle ne se comprend pas elle-même. (…) Sans les juifs de France, la France ne serait pas la France. »

Il y a un an, le premier ministre avait prononcé exactement les mêmes mots lors d’une commémoration porte de Vincennes, à laquelle il s’était rendu par surprise, et qui avait réuni près d’un millier de personnes. Entouré de Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira, il avait également affirmé: « La communauté juive la plus nombreuse d’Europe, la plus ancienne, qui a tellement contribué à la République. » Comme un contrepied aux déclarations de Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, qui enjoignait les juifs de quitter la France: « A tous les juifs de France, tous les juifs d’Europe, je vous dis : Israël n’est pas seulement le lieu vers lequel vous vous tournez pour prier. Israël est votre foyer ! »

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