Le génial chorégraphe suédois, Mats Ek, fait ses adieux à la scène au théâtre des Champs-Elysée, à Paris. Avec un spectacle intitulé Black to blue en forme de retour sur 50 ans de création, le décoiffant Suédois donne un aperçu de sa patte pareille à nulle autre. A voir absolument !
Tous -loin s’en faut parmi le grand public- ne connaissent pas le génial chorégraphe et metteur en scène suédois Mats Ek. Une fort regrettable lacune, qu’il faut d’urgence combler, car, âgé de 70 ans, il a décidé non seulement de raccrocher ses chaussons de chorégraphe, mais aussi de retirer ses œuvres du répertoire des compagnies qui les dansaient, en n’en renouvelant pas les droits. Notamment sa puissante Giselle, transposée dans un univers psychiatrique, créée en 1982 pour le ballet Cullberg (fondé par sa mère Birgit) et reprise en 2009 par le Ballet de l ‘opéra de Lyon, qui a fait le tour du monde avec, ou encore Appartement, crée pour l’Opéra de Paris en 2000. Ou encore l’exquis Place, pas de deux avec une table sur la vie de couple, concocté en 2010 pour sa femme Ana Laguna, 60 printemps et l’immense Mikhaïl Baryshnikov, 67 ans. Ou enfin le magnétique SMoke créé pour Sylvie Guillem.
Parfois drôle et cocasse – les danseuses se grattent les fesses, grimacent parfois, marchent comme Charlot, les pieds à angle droit, leurs hommes font des pointes et posent parfois leur chapeau melon sur le sol pour s’accroupir au dessus- le style Mats Ek est aussi vestimentaire et colorié : ainsi les larges robes aubergines à la Marimekko, les pantalons courts et les chapeaux. Entre lyrisme de facture classique, rupture brutale et rebondissement inattendu, le style tonique et rigoureux de Mats Ek est immédiatement reconnaissable.
Ses adieux à la danse auront donc lieu à Paris, au Théâtre des Champs Elysées*. Un spectacle intitulé Black to blue en forme de retour sur 50 ans de création, qui s’ouvre sur une pièce pour onze danseurs, She was black (1994), interprétée par les solistes du Semperoper Ballett Dresden -un enchainement vertigineux, avec pour décor une tour et un escalier, rythmé par un quatuor à cordes lancinant du Polonais Henryk Gorecki. Suivent deux duos ciselés- Solo for two, avec Dorothée Delabie et Oscar Salomonsson, virtuoses, puis Hache, création de la soirée, mettant en scène un bûcheron et une femme qui tente de s’interposer entre l’homme et ses bûches. Pour cette dernière œuvre, deux fidèles du maître : son irremplaçable muse Ana Laguna, avec son port de reine et ses longues tresses grises, et le Français Yvan Auzely, respectivement 60 et 56 ans, et tous sourires… A voir absolument !
*Jusqu’au 10 janvier
Pour réserver : http://www.theatrechampselysees.fr/saison/danse/from-black-to-blue
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