La garde des Sceaux occupe depuis la mi-décembre un appartement de près de 100 m2 dans le XVIIe arrondissement, dont le loyer est largement inférieur à ceux du marché. Des révélations à retrouver dans Marianne en kiosques cette semaine.
Une ministre en exercice peut-elle habiter un logement au « loyer maîtrisé » ? C’est la délicate question à laquelle devra répondre Christiane Taubira. La garde des Sceaux a emménagé mi-décembre dans un logement à caractère social géré par ICF Habitat, l’organisme immobilier de la SNCF, révèle Marianne en kiosques vendredi 8 janvier. Cet appartement situé dans le quartier des Batignolles, dans le XVIIe arrondissement de Paris, est un quatre pièces de 96 m2 auxquels s’ajoutent 14 m2 de terrasse ainsi qu’un parking. Le loyer s’élève à 1.920 euros hors charges (2.196 euros avec les charges). Un prix très modéré comparé à ceux du marché privé. Ainsi, la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier) estime une telle location à 2.600 euros hors charges. On trouve le même chiffre en consultant les loyers de référence indiqués par la préfecture d’Ile-de-France sur son site web. La ministre de la Justice réalise donc une économie de 700 euros chaque mois.
Le bailleur ICF Habitat gère un patrimoine de 100.000 logements sur l’ensemble du territoire, dont 80% de logements sociaux. L’appartement de Christiane Taubira appartient à la catégorie des logements dits « à loyer maîtrisé », « plus chers qu’un logement social classique, mais réservés aux classes moyennes n’ayant pas les moyens de se loger dans le privé », explique à Marianne un spécialiste du secteur.
Comment Christiane Taubira, qui bénéficie déjà d’un logement de fonction de 60 m2 place Vendôme, a-t-elle pu prétendre à un tel logement ? Selon nos informations, une habile entourloupe lui a permis de s’attirer les faveurs du bailleur. Son dossier déposé à l’automne auprès d’ICF Habitat mentionne non pas ses revenus de 2014, mais ceux de 2013. Or, cette année-là, la ministre avait encore deux personnes à sa charge : sa fille, qui n’avait alors aucune activité professionnelle, et l’enfant de celle-ci.
Au ministère de la Justice, contacté par Marianne, on réfute la qualification de « logement social pour l’appartement de la ministre », en préférant parler de « loyer libre ». Mais l’entourage de Christiane Taubira reconnaît que « la garde des Sceaux a signé le contrat de bail sans savoir qu’ICF Habitat pratiquait une politique tarifaire ».
« Lorsque Christiane Taubira a découvert cette situation, elle a décidé de résilier son contrat de bail », assure-t-on en outre place Vendôme. Sollicité par Marianne, le bailleur ICF Habitat s’est quant à lui refusé à tout commentaire.
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>>> Retrouvez nos révélations détaillées dans le numéro de Marianne en kiosques vendredi 8 janvier.
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