Dans son édition à paraître ce mercredi, le Canard enchaîné révèle un étrange épisode. Selon ses informations, quelques mois avant les attentats de Charlie Hebdo, un individu aurait été surpris en train de faire des repérages. Un élément qui aurait fait l’objet d’un rapport resté sans suite.
C’est une information qui, si elle est confirmée, risque de soulever de nombreuses questions. Dans sa livraison de mercredi, le Canard enchaîné révéle en effet une étrange scène qui se serait déroulée fin 2014, quelques mois avant l’attentat contre le journal satirique. Un mercredi du mois d’octobre, un journaliste de Premières Lignes, une agence audiovisuelle dont les locaux sont voisins de ceux de Charlie Hebdo, profite d’une pause pour aller fumer une cigarette dans la rue. Entre deux bouffées, il remarque alors « un monospace de couleur sombre. Les vitres du véhicule étaient ouvertes (…) [le conducteur] mains sur le volant avait l’air de parler seul. Il disait : « Ca va leur apprendre à critiquer le Prophète !« , racontera le journaliste à un collègue de Franck Brinsolaro, ce policier chargé de la protection de Charb et qui comptera parmi la liste des victimes des Kouachi.
Intrigué par ce personnage, le journaliste entame une brêve et inquiétante discussion que rapporte le Palmipède :
– « C’est à moi que vous parlez ?
– Vous travaillez à « Charlie Hebdo » ?
– Non, pas du tout…
– Mais c’est bien ici les locaux de ‘Charlie Hebdo » ? C’est bien ici qu’on critique le Prophète ? De toute façon, on les surveille ! »
Et de lancer avant de démarrer : « Vous ferez passer le message« .
Un étrange échange que le salarié de Premières Lignes partagera immédiatement avec l’un des policiers en charge de la protection de Charb. Après la tuerie, il affirmera avoir reconnu le visage de Chérif Kouachi.
Selon les sources du Canard enchainé, le collègue du policier abattu par les Kouachi aurait signalé cette épisode à sa hiérarchie : « La matérialité des appels puis la rédaction d’un rapport ont été étbalies », confirme ainsi la police des polices. Seul hic, aucune trace de ce rapport dans le dossier d’instruction sur les attentats de janvier 2015. Une absence coupable qui pose question. A-t-on voulu faire disparaître cet épisode aux allures de « répétition générale » ?
Pour élucider ce mystère, établir la chaîne de responsabilité et savoir si tout a bien été fait pour éviter cette sanglante journée du 7 janvier 2015, la femme de Franck Brinsolaro a décidé de porter plainte. Une procédure qui pourrait bien comporter son lot de révélations.
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