Pour Frédéric Mitterrand, tout le monde il est beau… sauf Sarkozy

L’ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy s’est livré ce mardi matin sur BFMTV à une distribution de bisous aux responsables politiques. Tout le monde y a eu droit, excepté son ancien Président.

Vous souffrez d’un coup de bambou en cette nouvelle année ? Ressentez le blues de la rentrée ? La politique vous déprime ? Prenez une dose de Frédéric Mitterrand. Invité de la matinale de BFMTV-RMC ce mardi 5 janvier, l’ancien ministre de la Culture y a délivré un message d’amour roboratif. A qui ? A tout le monde, en fait.

L’interview de Jean-Jacques Bourdin démarre par l’évocation des deux grands disparus de ce début d’année : les deux Michel, Galabru et Delpech. Là, l’amour est de mise, surtout de la part du spécialiste des vibrants hommages télévisés. Au sujet du comédien, il souligne : « Il est formidable parce qu’il a travaillé jusqu’au bout ». Quant au chanteur : « Oh bah il était merveilleux, lui ».

Là où Frédéric Mitterrand va à contre-courant, c’est quand il décline cette affection dans un domaine bien moins consensuel. La politique, il « aime beaucoup ça ». Les politiques aussi, d’ailleurs. Hommes, femmes, de droite ou de gauche, il le reconnaît : « Moi j’ai la culture admirative ». Valéry Giscard d’Estaing ? « Une intelligence remarquable ». « Remarquable » aussi Alain Juppé, de même que François Fillon dont le livre « est tout à fait intéressant », tandis que Bruno Le Maire est jugé « très brillant ». A gauche également, la ministre du Travail Myriam El-Khomri est « tout à fait remarquable » et même « très bonne », de même que Macron et l’« extrêmement réactif » Valls. Mais le meilleur d’entre tous, aux yeux de son ancien collègue, reste le nouveau président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand, dont il loue « la force et l’énergie » : « J’ai toujours trouvé que c’était un homme tout à fait remarquable ».

Si Frédéric Mitterrand s’échine à aimer tout le monde, c’est qu’il en a marre du « déclinisme » et de la « morosité » ambiants, que « les médias » entretiennent. Alors que selon lui, « c’est beaucoup moins triste qu’on le pense ». Et beaucoup plus simple, aussi. Interrogé sur le  grand débat du moment, l’extension de la déchéance de nationalité aux mononationaux, il a ainsi la solution : « On s’en fiche, créons des apatrides, et bah voilà ! » Et on en fait quoi, demande Bourdin ? « Bah on les envoie à Monaco ! » 

Même Agnès Saal, suspendue lundi par décret présidentiel de ses fonctions pour avoir abusé des notes de frais quand elle dirigeait l’INA, trouve grâce à ses yeux : « C’est quelqu’un qui a exercé ses fonctions, quand elle était au centre Georges Pompidou, de manière remarquable ». Donc « on arrête les frais (sic) et on la laisse tranquille ». Une mansuétude qui permet à Frédéric Mitterrand de se montrer également « très, très mesuré » dans son jugement sur François Hollande : « Je suis très hostile au Hollande bashing (…). Ce n’est pas Hollande qui est mauvais, c’est la France qui est dans un état mauvais ». D’ailleurs, son pronostic est optimiste pour 2017 : « Je pense que François Hollande sera réélu ».

Finalement, le seul qui semble moins « remarquable » à ses yeux aujourd’hui, c’est… Nicolas Sarkozy. Après avoir prévenu qu’il ne pourrait pas en « dire du mal car il m’a donné la chance formidable d’être ministre de la Culture »,  l’ex-prise de guerre du Président de « l’ouverture » doit admettre qu’il ne votera pas pour lui en 2017, alors qu’il l’avait fait en 2012 : « Je trouve que l’évolution du parti Les Républicains contrevient à beaucoup de choses auxquelles je tiens ». Attention, Frédéric Mitterrand a parfois le sourire mordant.

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