La ministre des Affaires sociales et de la Santé a décidé, « après mûre réflexion », de ne pas rejoindre l’escadron masculin qui souhaite représenter la gauche à la présidentielle de 2017.
Elle est venue annoncer sa… non-candidature à la primaire de la gauche. Faisant montre d’une grande originalité en cette période de candidatures en série, Marisol Touraine, dont le nom circulait ces derniers jours, a publié ce 9 décembre un billet sur son blog personnel intitulé « Si la gauche veut gagner…« .
A la manière d’un François Hollande lors de son discours de renoncement, Marisol Touraine laisse planer le suspense tout au long de son message, arguant qu’au gouvernement, elle a su « montrer qu’il était possible de faire progresser les droits sociaux des Français tout en redressant nos comptes« , et dressant le portrait du candidat idéal qui, en creux, pourrait être le sien :
« Pour gagner, il faudra assumer avec force la modernité de la protection sociale et sa capacité à se transformer pour rester un formidable moyen d’émancipation individuelle et de solidarité collective. Il faudra aimer la France telle qu’elle est, et la porter dans la diversité de ses cultures, de ses croyances et de ses origines. Il faudra être lucide sur les nouveaux défis posés à notre modèle d’intégration tout en assumant clairement la laïcité comme un cadre d’expression individuelle et non comme une négation de la religion. »
Mais non. Même si « depuis une semaine« , elle a reçu « de nombreux messages [l]’invitant à défendre ce projet en [se] portant candidate à la primaire« , même si « certains d’entre eux venaient de personnalités de la gauche qu'[elle] tient en très haute estime », et après s’être « longuement interrogée« , l’actuelle ministre des Affaires sociales et de la Santé, dont le nom circulait également pour remplacer Manuel Valls à Matignon avant que Bernard Cazeneuve ne soit nommé, a décidé de ne pas y aller :
« Après mûre réflexion, et au nom de la responsabilité collective, je considère que la campagne qui s’ouvre peut permettre à ce projet de s’incarner, sans qu’une candidature supplémentaire soit nécessaire. Parce que je ne me résigne pas à un duel entre la droite et l’extrême droite, parce que j’ai la conviction que la victoire est possible si ces valeurs sont clairement assumées, je formule l’espoir que chacun soit au rendez-vous de cette responsabilité. »
Marisol Touraine ne vient donc pas grossir les rangs déjà occupés par Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Gérard Filoche, Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate) et François de Rugy (Parti écologiste) qui souhaitent participer à la primaire de la Belle alliance populaire. Elle ne rejoint pas non plus les exclus de la BAP Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Bastien Faudot (MRC créé par Jean-Pierre Chevènement) et Sébastien Nadot (MdP créé par Robert Hue). Ou celle dont le destin au sein de la primaire n’est pas encore tranché, Sylvia Pinel (PRG). Elle ne grossit pas non plus les rangs des « rebelles » de la gauche, à savoir Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron. Elle vient se placer aux côtés de ceux qui n’iront pas, comme François Hollande et Marie-Noëlle Lienemann. Et n’accroît pas les chances de voir une femme s’exprimer lors de cette primaire.
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