Sortie sur Cuba et Castro: Royal n'a fait que réciter… du Hollande!

Pour comprendre la position pro-castriste adoptée par Ségolène Royal dimanche dernier à Cuba en marge des funérailles de Fidel Castro, il faut se replonger dans les confidences du président de la République. Il y a alors comme un écho…

C’est une bourde royale qu’a commise la ministre de l’Environnement à Cuba dimanche dernier. Du moins, c’est ainsi qu’a été pointée la sortie de Ségolène Royal, envoyée par François Hollande représenter la France aux funérailles de Fidel Castro, et qui a déclaré depuis La Havane, balayant la question des droits de l’Homme sous le régime castriste :

« On sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose ».

Pour expliquer une telle prise de position, l’ex-ministre Jack Lang a avancé cette hypothèse, le lendemain sur France Inter : « Je n’ai pas envie de me livrer à une galéjade, mais avait-elle bu un peu trop de rhum en arrivant à La Havane ? Comment peut-on nier à ce point la réalité ? »

En fait, l’explication est probablement bien plus simple. Elle est nichée à la fin du fameux livre des journalistes Davet et Lhomme, Un président ne devrait pas dire ça, fruit de quatre années d’entretiens réguliers avec François Hollande. Et que dit le Président, pages 524 et 525 de l’ouvrage, au sujet de Cuba ? Ceci :

« Il y a dix ans, au moment des atteintes très graves aux droits de l’homme, je n’aurais pas rencontré Fidel (il l’a rencontré en 2015, ndlr). (Mais) citez-moi un nom de prisonnier politique, il n’y en a pas. Des gens qui fuient, il y en a, des gens retenus en prison aussi. J’ai dit aux associations des droits de l’homme : ‘Donnez-moi des noms…’

On ne peut pas dire que ce régime ne soit pas un régime autoritaire, mais il n’y a pas de cas de prisonniers politiques identifiés, connus, qui justifient un dossier. Quand j’ai vu le cardinal Ortega, l’homme qui a fait la négociation sur les prisonniers politiques, je lui ai demandé s’il y en avait d’autres, il m’a dit : ‘Non, je n’en ai pas d’autres à ce stade’… »

Ne cherchez plus, donc, Ségolène Royal n’avait ni forcé sur le rhum, ni souffert d’un « jetlag » comme lorsqu’elle avait évoqué la « bravitude » depuis la muraille de Chine en 2007. Non, elle s’est simplement fait la voix de son boss.

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