Jugé à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir combattu aux côtés de Daech en Syrie, Mehdi K., 31 ans, un ancien militaire de l’armée de terre, risque jusqu’à 30 ans de prison.
De la bannière tricolore à l’étendard noir de Daech. Avant de devenir un soldat d’Allah en Syrie, Mehdi K., 31 ans, a servi la France pendant cinq ans, dans l’armée de terre. Mais c’est finalement sur le front d’Alep que l’ancien ’ »opérateur de tourelle » sur les chars Leclerc a décidé de combattre en 2013, trois ans après avoir déserté l’armée. Blessé, de retour en France, il est jugé à partir de ce lundi 5 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris « pour association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. »
Bien qu’il ait tenté de le nier, concédant uniquement dans un premier temps être parti en zone irako-syrienne à des fins humanitaires, ses réelles motivations ont rapidement été dévoilées par l’un des deux prévenus qui comparaît à ses côtés. Ce dernier ayant notamment expliqué avoir croisé Mehdi K. en Syrie à deux reprises, dont l’une où il portait cagoule et kalachnikov, rapporte Le Parisien.
Des photos de Mehdi K. retrouvées sur la carte mémoire d’un autre ex-soldat présumé de Daech, poursuivi dans une affaire distincte, ont par ailleurs poussé le jeune homme à avouer un bref passage au sein de l’organisation terroriste. Le résultat d’un long embrigadement qui a commencé, selon l’intéressé, au sein même de l’armée.
C’est parce que sa pratique de l’islam n’était pas, d’après lui, acceptée, qu’il quitte en effet ses camarades après un long congé maladie. Le port de la barbe et la pratique de la prière dans des pièces communes lui ayant valu, toujours selon Le Parisien, des soucis avec sa hiérarchie.
Au chômage, il se consacre alors à ses nouvelles activités : la recherche et l’échange de vidéos djihadistes sur Internet comme en témoigne, à l’époque, la documentation sur Al-Qaïda et des échanges sur le groupuscule terroriste dissous Forsane Alizza, décelés sur son ordinateur. Interpellé une première fois en 2012, Mehdi K. manifeste volontiers devant les enquêteurs son désir de mourir en martyr. Malgré cela, conclut encore Le Parisien, il est remis en liberté. Il encourt désormais une peine de 20 à 30 ans de prison.
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