Manuel Valls candidat : ciao les "gauches irréconciliables", bonjour la "réconciliation" de la gauche !

Manuel Valls a lancé sa candidature à la primaire de la gauche depuis Evry ce 5 décembre, plaidant pour une « réconciliation » de la gauche… lui qui préférait auparavant « assumer des positions irréconciliables ».

L’annonce de l’annonce avait été annoncée. C’est désormais chose faite. Ce 5 décembre, peu après 18h30, et François Hollande désormais officiellement hors-jeu, Manuel Valls a prononcé son discours de candidat à la présidentielle de 2017, en précisant qu’il passerait bien par la primaire de la Belle alliance populaire. Et il faut croire qu’une candidature vous change un homme.

Le théoricien des « gauches irréconciliables » s’est ainsi lancé dans un vibrant plaidoyer pour la « réconciliation » de cette même gauche, reconnaissant avoir parfois contribué à sa division. Depuis un pupitre marqué du slogan « Faire gagner tout ce qui nous rassemble« , il a lancé :

« Ma candidature c’est aussi une révolte, je suis révolté au fond de moi-même à l’idée que la gauche soit disqualifiée de cette présidentielle ! Cette révolte je veux la faire nôtre. Je constate la division à gauche, mais jusqu’à quand allons-nous subir ce spectacle ? Il y a une exigence de rassemblement, et au fond de nous je sais qu’il y a une envie de se retrouver.
 
Moi-même, dans ma volonté de faire évoluer ma famille politique, j’ai pu avoir des mots durs, susciter des débats, des incompréhensions. C’est ça la gauche !
 
Bien sûr les uns et les autres, nous sommes différents mais nous sommes ensemble. (…) Chacun devra faire un effort, moi le premier. Il faut être digne, se dépasser. Ma candidature est celle de la conciliation, celle de la réconciliation !
 
Aujourd’hui j’ai une responsabilité : rassembler. Je veux faire gagner tout ce qui nous rassemble ! La primaire qui s’ouvre est un formidable moyen pour recréer l’unité. »
L’homme du rassemblement… mais qui donc a pris possession du corps de Manuel Valls ?!
 
Souriant, s’exprimant dans la salle des mariages d’Evry où il a lui-même épousé sa compagne – anecdote livée par Valls himself en tout début de discours – le Premier ministre a quitté le visage crispé et les poing serrés qu’on lui connaissait, tout particulièrement lors de ses coups de sang à l’Assemblée nationale. Il a précisé, après force éloge de François Hollande, qu’il lui remettrait sa démission, avec son accord, dès le lendemain, mardi 6 décembre : « Je veux en pleine liberté proposer aux Français un chemin.« 
 
A la manière d’un Alain Juppé invitant largement les Français à participer à la primaire de la droite, Manuel Valls s’est pour sa part adressé « aux hommes de gauche » mais aussi « aux progressistes » et « à tous les Français qui refusent l’extrême droite et le programme de François Fillon » pour qu’ils « viennent nombreux » à la primaire. Sans doute espère-t-il se « réconcilier » plus facilement avec la gauche, si celle-ci n’est pas la seule à venir voter…

 

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