De l’avis général, il a mené d’une main de maître l’organisation de la primaire de novembre. Le député des Hauts-de-Seine doit être bientôt récompensé en devenant porte-parole du candidat François Fillon.
La primaire de la droite lui a permis d’entamer son ascension médiatique. La campagne présidentielle devrait la parachever. Thierry Solère a confirmé lundi 5 décembre sur BFMTV qu’il serait nommé « dans les jours qui viennent » porte-parole de François Fillon, candidat désigné par la primaire. Le député LR des Hauts-de-Seine n’est donc pas près de quitter la lumière, à laquelle il s’est déjà bien habitué pendant le scrutin de novembre, dont il présidait le comité d’organisation. Lors des deux soirées électorales, c’est logiquement lui qui a annoncé les premiers résultats aux millions de téléspectateurs rivés sur leur poste, ce qui lui a permis de gagner un peu plus en notoriété.
Il est vrai qu’en matière de médias, Thierry Solère est un orfèvre. Côté micros, il maîtrise parfaitement la langue de bois, qu’il accompagne en général d’un sourire malicieux. Côté coulisses, il adore régaler les journalistes en anecdotes sur les petites cuisines de la droite. Son sens de la pédagogie et de la diplomatie, il l’a mis pendant près de deux ans au service de cette primaire de tous les dangers, à laquelle il a lié son sort. Pour lui, tout est bien qui finit (très) bien. Non seulement l’élection s’est déroulée sans anicroche, mais le nombre de participants – près de 4,3 millions au premier tour, plus de 4,4 millions au second – a dépassé les espérances, y compris les siennes.
A droite, on s’accorde à dire que Thierry Solère n’a pas volé ce succès. « C’est un mix pas très courant : il est à la fois rond et ferme, organisé et souple, et il travaille beaucoup, dit de lui son collègue et ami Edouard Philippe, député-maire du Havre. Il sait organiser, décider, mais aussi expliquer. Il a énormément tourné pour promouvoir la primaire et ça a beaucoup compté. »
Affable et disponible, Thierry Solère n’a pourtant rien du bon petit soldat. Son ascension éclair part d’un acte de rébellion. Consultant de métier, il devient député en 2012 en se présentant comme dissident face au ministre de l’Intérieur Claude Guéant, fidèle de Nicolas Sarkozy. En 2014, il soutient Bruno Le Maire dans l’élection pour la présidence de l’UMP… encore face à Sarkozy ! Mais l’ancien chef de l’Etat, qui a plutôt tendance à estimer les têtes dures, donnera son aval pour en faire le grand organisateur de la primaire dont il ne voulait pas.
Solère a le profil idéal : consensuel, il a des amis dans toutes les écuries en lice. Son soutien personnel va toujours à Bruno Le Maire, mais pendant la campagne, il veille avant tout à se poser en ordonnateur impartial. Histoire d’assurer la crédibilité du scrutin, bien sûr, mais aussi de se positionner quel que soit le scénario final. Il observe les prétendants d’un œil gourmand et amusé à la fois : « Les mecs qui veulent être président de la République, ils ne sont pas comme moi, ni comme vous. Il faut être câblé différemment ! » A 45 ans, lui se garde bien d’afficher des ambitions en cas d’alternance, sachant pertinemment que c’est la meilleure manière de les voir passer sous son nez. Mais une chose est sûre : l’homme qui s’est rendu indispensable compte bien le rester.
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