Après le rejet massif de « sa » réforme constitutionnelle ce dimanche, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé qu’il quitterait son poste ce lundi 5 décembre.
Matteo Rexit. Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé tôt ce lundi 5 décembre sa démission après le rejet massif de « sa » réforme constitutionnelle par des électeurs qui ont préféré renvoyer chez lui l’homme qui avait promis de changer l’Italie au pas de charge. « Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là, a-t-il sobrement résumé en direct sur les chaînes de télévision italiennes. J’ai perdu, j’en prends toute la responsabilité ».
Après un peu plus de 1.000 jours à la tête du pays, le plus jeune président du Conseil de l’histoire de la République – 41 ans – remettra dans la journée sa démission au président italien Sergio Mattarella, à l’issue d’un conseil des ministres. Le chef de l’Etat est appelé à jouer un rôle crucial dans les jours qui viennent : plusieurs partis, dont la Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-euro, ont déjà réclamé des élections anticipées. Le mouvement Cinq Etoiles (M5S), populiste et anti-système, autre grand vainqueur de ce référendum, a lui aussi réclamé des élections au plus vite.
Au pouvoir à Rome et à Turin, le M5S ambitionne ouvertement de prendre le pouvoir. Selon des sondages, publiés avant le référendum, il est aujourd’hui le second mouvement politique en Italie derrière le Parti démocrate (PD, centre-gauche) de Matteo Renzi. D’éventuelles élections anticipées ne pourront toutefois pas avoir lieu avant une réforme de la loi électorale en vigueur à la Chambre des députés. Dès cette semaine, un gouvernement technique, comme l’Italie en a déjà connu plusieurs, devrait être rapidement nommé.
Matteo Renzi était arrivé au pouvoir en février 2014 sur un programme de réformes tous azimuts et de « rottamazione », mise à la casse de la vieille classe politique de son pays. Mais en dépit d’une énergie que nul ne lui conteste, ce Toscan d’origine n’a jamais vraiment réussi à convaincre et encore moins à rassembler les Italiens, qui ont finalement choisi de le renvoyer chez lui. Le scrutin portait sur une réforme constitutionnelle prévoyant une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français.
Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des « frondeurs » de gauche du PD de Matteo Renzi, avait appelé à voter « non », dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement. Cette opposition était également unie dans son désir de chasser le chef du gouvernement.
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