Les Républicains : Fillon met le parti à sa botte (mais épargne Wauquiez)

Le vainqueur de la primaire de la droite confie les clés de LR à ses fidèles, mais attribue des lots de consolation aux autres écuries. Laurent Wauquiez reste dans l’équipe de direction malgré son soutien à Nicolas Sarkozy.

Quatre ans avec sa guerre fratricide contre Jean-François Copé pour prendre la tête de l’UMP, François Fillon est enfin le patron du parti de droite ! Adoubé candidat à la présidentielle lors du second tour de la primaire de la droite, dimanche, l’ancien Premier ministre sait qu’il lui faudra compter sur un parti docile pour la campagne de 2017. Il a donc confié les clés de Les Républicains à des fidèles, comme il l’a annoncé mardi 29 novembre devant le bureau politique réuni au siège du parti, à Paris. Mais il s’est livré à une savante alchimie politicienne en attribuant des lots de consolation à ses rivaux d’hier et à leurs soutiens…

Parmi ces derniers, Laurent Wauquiez peut pousser un grand ouf de soulagement. Celui qui présidait LR par intérim à la suite de la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire était sur la sellette depuis la victoire de François Fillon, en raison de sa neutralité toute relative pendant la campagne. Il est finalement nommé vice-président du parti, aux côtés de la députée filloniste Isabelle Le Callenec. Toutefois, aucun président du parti n’est nommé en tant que tel, signe que le véritable patron sera bien François Fillon, qui présidera désormais le bureau politique.

Bernard Accoyer à la direction opérationnelle

Le candidat confie la direction opérationnelle du parti à l’un de ses fidèles, en la personne de l’expérimenté Bernard Accoyer : l’ancien président de l’Assemblée nationale est nommé secrétaire général de LR. Deux secrétaires généraux adjoints l’entoureront : les députés Gérald Darmanin (soutien de Sarkozy) et Annie Genevard (soutien de Fillon). En coulisses, François Fillon place aussi son directeur de campagne Patrick Stefanini au poste stratégique de directeur général du parti. L’actuel titulaire du poste, le sarkozyste Frédéric Péchenard, est écarté sans ménagement.

Le président du Sénat Gérard Larcher – encore un filloniste – présidera un nouveau « comité politique », dont la création permet de recycler habilement les anciens candidats à la primaire et/ou leurs soutiens. Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé en font partie, tout comme François Baroin (soutien de Sarkozy), Virginie Calmels (soutien de Juppé) et Thierry Solère (soutien de Le Maire). Le filloniste Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, complète cette joyeuse bande.

Reste la commission nationale d’investiture du parti (CNI), dont le rôle demeure crucial alors qu’environ 80 circonscriptions restent à attribuer à des candidats aux élections législatives. Le sarkozyste Christian Estrosi est bouté de son poste de président de la CNI, remplacé par le député filloniste Jean-François Lamour. Ce dernier sera assisté d’un fidèle sarkozyste, le sénateur Roger Karoutchi, et du député Alain Marleix, fin connaisseur de la carte électorale.

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