Cécile Bourgeon, 29 ans et son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, un ancien toxicomane de 35 ans, ont été condamnés ce vendredi à respectivement cinq et vingt ans de prison pour le meurtre de la petite Fiona, 5 ans.
Le verdict est tombé à l’issue d’un procès qui laisse encore beaucoup de questions sans réponses. Cécile Bourgeon, 29 ans et son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, un ancien toxicomane de 35 ans, ont été condamnés ce vendredi 25 novembre à respectivement cinq et vingt ans de prison pour le meurtre de la petite Fiona, 5 ans, la fille de Cécile dont le couple avait à l’époque la garde. Les circonstances du drame qui s’est noué en mai 2013 au domicile familial n’ont cependant pas été éclaircies, l’un et l’autre des accusés se renvoyant la responsabilité des coups portés à l’enfant avant sa mort.
Ainsi les huit jours du procès qui s’est ouvert le 14 novembre dernier, devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom, n’ont-ils pas suffi à libérer la jeune mère d’un fardeau pour lequel elle n’a pas toujours su ou pu montrer d’affect. Initialement dépeinte comme effacée, sous l’emprise de Berkane Makhlouf, Cécile Bourgeon s’est de fait montrée, à l’audience, froide, absente voire colérique.
« Ce n’est pas une oie blanche, la bonne mère qu’elle veut faire apparaître. (…) Lors de la découverte du corps, Berkane Makhlouf décrit (…) qu’elle ne pleurait pas », a effectivement rappelé l’un des psychologues à la barre. Berkane Makhlouf à l’inverse, régulièrement accusé par Cécile Bourgeon d’avoir asséné le coup fatal à la fillette, est lui parvenu à nuancer l’image que le dossier a jusqu’ici donné de lui, celle d’un homme drogué, violent, paranoïaque.
Plusieurs témoignages, parmi lesquels ceux du personnel de l’école maternelle de Fiona ayant notamment décrit cette scène : Makhlouf courant avec « son ange », sa « chérie », sa « pépette » sur les épaules, « en faisant le cheval ». Que s’est-il alors passé après le 8 mai 2013, date à laquelle Fiona a été vu pour la dernière fois vivante ?
Si Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont gardé des souvenirs très précis du cocktail de drogues et de médicaments qu’ils ont avalé après la découverte du corps – « Subutex », « Xanax », « Skenan », « Stilnox », « cocaïne », héroïne » – ils ont été, volontairement peut-être, incapables de décrire, les heures qui ont précédé le drame et celles qui l’ont suivi, comme s’ils cherchaient aujourd’hui encore à se protéger mutuellement ou à protéger leur dernier secret : l’endroit où ils ont enterré ou jeté le corps de la fillette.
Car le corps de Fiona n’a jamais été retrouvé par les enquêteurs. Malgré les indications données par Cécile Bourgeon, – la lisière d’une forêt, près du lac d’Aydat, au sud de Clermont-Ferrand non loin de leur ancien domicile -, les fouilles, nombreuses, minutieuses, n’ont rien donné. L’hypothèse que la petite ait été jetée à la décharge ayant même été évoquée.
« Je suis persuadé qu’elle sait où est ma fille », a quant à lui assuré, éploré, sceptique, Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, devant les juges. « Tu le sais très bien (où elle est ndlr). Arrête ! Vous le savez très bien, comme vous savez très bien ce que vous avez fait à Fiona« , a-t-il encore lancé à son ex-compagne.
Mais face à lui, au fil des heures et des heures de procès, souvent tendues, parfois marquées par des rebondissements saugrenus, comme l’audition d’une médium persuadée d’être entrée en communication avec l’esprit de Fiona, Cécile Bourgeon, au milieu de ses mensonges, n’a pas craqué.
« Dis la vérité », lui a lancé à plusieurs reprises Berkane Makhlouf. « Toi, tu la dis pas non plus la vérité ! », lui a-t-elle aussitôt répondu, bloquée, quelque part, entre le passé et l’avenir comme semble l’indiquer sa correspondance en détention. La jeune femme rêve en effet d’avoir un nouvel enfant.
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