Légion d’honneur : Ségolène Royal vertement épinglée par un journaliste

Hervé Kempf, fondateur du site d’information écologique Reporterre, a sèchement refusé la proposition de la ministre de l’Ecologie de le décorer de la Légion d’honneur. « Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de décorations, mais de la liberté de travailler, et de l’équité », assène-t-il.

Il a d’abord « cru à une plaisanterie ». Le journaliste Hervé Kempf, 25 ans de traitement des questions environnementales au compteur, raconte ce lundi 14 novembre sur son site d’information Reporterre comment le cabinet de Ségolène Royal lui a proposé la Légion d’honneur pour son « action en faveur de l’environnement et du développement durable ». Une décoration que cet ancien du Monde s’est empressé de refuser, la jugeant « tout à fait incompatible avec l’exercice du métier de journaliste, dont un principe de base est, pour assurer sa liberté, de se tenir à distance des personnes de pouvoir et d’en refuser les avantages ou distinctions qu’elles voudraient lui prodiguer ».

La démarche est suffisamment rare pour être soulignée, tant les promotions de la Légion d’honneur regorgent de vedettes journalistiques. Du grand officier Alain Duhamel aux commandeurs Jean-Pierre Elkabbach et Robert Namias, en passant par les chevaliers Jean-Marie Colombani, Anne Sinclair ou Eric Brunet, nombre de grands noms de la profession n’ont pas résisté au prestige du petit ruban rouge.

Royal lui propose une décoration… mais refuse sa demande d’interview !

Mais Hervé Kempf ne s’en tient pas là. « Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de décorations, mais de la liberté de travailler, et de l’équité », assène-t-il à l’attention du pouvoir en place. Et de pointer les millions d’aides publiques versés chaque année à des journaux comme Le Monde, Le Figaro ou Libération, détenus par de riches actionnaires, alors que son média indépendant ne touche pas un centime. « Que soient supprimées les subventions à ces titres de milliardaires, et on verra qui recueillera l’attention du public », écrit-il.

Quant à Ségolène Royal, Hervé Kempf s’étonne d’autant plus de son empressement à vouloir lui épingler l’insigne napoléonien que lui-même a bataillé un an… pour obtenir une interview de la ministre de l’Ecologie, en vain – comme il le raconte sur Reporterre. Si elle comptait se faire pardonner, c’est raté.

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