Nadine Morano et une vingtaine de ses amis se sont opposés à l’agitateur Rachid Nekkaz devant le centre d’impôts de Toul (Meurthe-et-Moselle). En vain : l’homme d’affaires algérien a pu payer, comme il a pris l’habitude de le faire, l’amende d’une femme verbalisée pour le port du niqab.
La scène est burlesque. A moins qu’elle ne soit tragique, on ne sait pas très bien. Ce vendredi 14 octobre, la député européenne LR Nadine Morano a monté la garde devant le centre d’impôts de Toul, en Meurthe-et-Moselle, afin d’empêcher l’homme d’affaires algérien Rachid Nekkaz de payer l’amende d’une femme verbalisée pour port de burqa, comme il a pris l’habitude de le faire.
Il est 15 heures quand l’agitateur arrive devant la trésorerie de cette sous-préfecture. Nadine Morano et une vingtaine de ses amis l’attendent de pied ferme. Comment ont-il eu vent de l’arrivée de l’homme d’affaires ? Pour le comprendre, il faut remonter au combat auto-proclamé « voltairien » de Rachid Nekkaz. Ce businessman algérien paye depuis plusieurs années les amendes de femmes verbalisées pour le port de la burqa ou du niqab. « Je suis un musulman laïc, opposé au niqab. Ce que je défends, c’est la liberté pour les femmes de le porter ou non« , affirmait-il en 2013. En réaction, Nadine Morano a demandé à plusieurs reprises son expulsion de France.
Ce mercredi 12 octobre à 13h29, Rachid Nekkaz publie sur Facebook un message – en arabe- dans lequel il annonce qu’il se rendra à Toul le lendemain. Nadine Morano réplique sur le même réseau social, avec notamment ce message, rédigé entièrement en majuscules : « Rachid Nekkaz me défie, foi de gaulliste, il ne passera pas !« .
Devant le centre d’impôts, ce vendredi 14 octobre, l’ambiance est effectivement tendue. « Tu ne passeras pas« , répète la députée européenne, comme le rapporte LCI. « Je ne représente aucun trouble à l’ordre public« , rétorque l’homme d’affaires, goguenard. Après vingt minutes d’altercation, la police ordonne à Nadine Morano de s’écarter. Aucune disposition légale n’empêche en effet Rachid Nekkaz de payer une amende pour des tiers. Les forces de l’ordre écartent l’élue qui s’écrie : « J’ai une immunité parlementaire ». Quelques minutes plus tard, elle a posté la vidéo de l’incident sur Twitter. Rachid Nekkaz a quant à lui choisi Facebook pour relayer abondamment l’épisode. Ou comment se détester tout en se donnant un coup de com’ mutuel.
L’Etat de droit c’est ça…Rachid Nekkaz entre dans la trésorerie de Toul sous protection policière sur ordre du Préfet et de Cazeneuve. pic.twitter.com/iuwXrKRKuo
— Nadine Morano (@nadine__morano) 14 octobre 2016
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