Primaire à droite : les outsiders râlent contre les grands méchants sondages

Dans les camps de François Fillon et Bruno Le Maire, qui sont au coude-à-coude pour la place de troisième homme, on dénigre les enquêtes d’opinion, accusées de favoriser un duel Juppé/Sarkozy. Et pour remettre en cause la crédibilité des sondages, ce n’est pas l’imagination qui manque !

François Fillon et Bruno Le Maire ont une hantise : que le duel sans merci entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite ne conduise à faire disparaître les autres candidats – dont ils font partie. De fait, les sondages envoient tous au second tour le maire de Bordeaux et l’ancien chef de l’Etat. Largement distancés, Fillon et Le Maire voient leurs intentions de vote tourner autour de 10% chacun, ce qui les place au coude-à-coude pour la place de troisième homme. Alors, dans le camp de l’ancien Premier ministre comme dans celui du député de l’Eure, c’est haro sur les enquêtes d’opinion !

Ce pilier de l’équipe Fillon ouvre le feu avec un premier argument classique : « Il y a un énorme problème avec les sondages, c’est l’absence d’échantillon, puisqu’on est infichu de savoir qui va voter. » De fait, la primaire étant ouverte à toute personne disposée à payer deux euros et à signer une charte d’adhésion aux « valeurs républicaines de la droite et du centre », il est impossible de savoir si les votants seront deux millions ou quatre millions au premier tour, le 20 novembre. Les instituts de sondage marchent donc en eaux troubles et les sondeurs eux-mêmes le reconnaissent volontiers. Même si, lors de la primaire socialiste en 2011, ils avaient bien anticipé le second tour Hollande/Aubry. Mais comme le rappelle ce député filloniste, « Arnaud Montebourg, il est à 6% dans les sondages avant la primaire et il termine à 17 ! » Et de se raccrocher à un autre signe d’espoir : la popularité de son poulain dans les baromètres. « François est numéro deux dans les cotes d’avenir, à la fois chez les sympathisants de droite et l’ensemble des Français. » Preuve que dans le camp Fillon, on crache sur les sondages, mais beaucoup moins quand ils sont favorables !

« Comme si les plus de 60 ans étaient sur Internet ! »

Bruno Le Maire tenait, lui, le raisonnement inverse au début de l’été. « Les sondages de popularité, je n’en ai rien à foutre : ils n’ont aucune espèce d’importance », balayait-il en petit comité. En revanche, « les intentions de vote, je ne les néglige pas, elles sont intéressantes ». Le problème, c’est que depuis lors, elles n’ont pas tellement décollé comme il l’espérait… Sans surprise, aujourd’hui, un conseiller de Le Maire fustige donc ces satanés sondages « qui se sont toujours trompés ». Et de fustiger la méthode d’une enquête Harris Interactive publiée le 6 octobre, qui a le malheur de donner Bruno Le Maire à seulement 8% : « On nous dit que la majorité de l’électorat de la primaire aura plus de 60 ans. Or, c’est une enquête faite par Internet. Comme si les plus de 60 ans étaient sur Internet ! » CQFD.

 

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