L'armée de clones d'Emmanuel Macron pour conquérir le pouvoir

Emmanuel Macron étoffe son équipe de campagne dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017. Autour de lui, un profil prédomine, à l’image du dernier arrivé, le patron d’Altice Média Bernard Mourad : des diplômés de grandes écoles qui ont réussi dans le privé. Comme leur boss.

Emmanuel Macron a trouvé l’oiseau rare, un conseiller de haute volée appelé à diriger sa campagne présidentielle. A moins qu’il ne s’agisse de son clone : la quarantaine (41 ans), un diplôme d’une grande école (HEC) avant une carrière dans le privé en tant que banquier d’affaires (chez Morgan Stanley) puis la présidence d’un groupe de médias (Altice Media Group)… Ce monsieur ne s’appelle pas Macron mais Bernard Mourad et côtoie depuis 15 ans l’ex-ministre de 38 ans. Pour rappel, celui-ci a fait Sciences Po et l’ENA avant de s’orienter vers la banque d’affaires, chez Rothschild. Tout en pigeant pour la revue libérale Esprit, ce qui a le chic de permettre de cocher la case « intellectuel français ». On s’y méprendrait presque.

Au QG de campagne du leader d’En Marche, il faudra prendre garde à ne pas confondre ces deux ex-cadres dynamiques avec le nouveau directeur de la communication du fondateur d’En Marche. Sylvain Fort, 44 ans, a lui aussi comme quelques points communs avec son boss : la prestigieuse Normale Sup’ comme grande école puis l’agrégation de lettres classiques avant… de rejoindre la direction d’une banque (BNP Paribas) puis de fonder son agence de communication. Quand Laurent Bigorgne sera présent, la garde des « quadras de Macron » s’étoffera encore. A 41 ans, cet « ami proche » d’Emmanuel Macron dirige l’Institut Montaigne, un think-tank libéral qui aime servir de boîte à idées aux décideurs politiques. Son parcours ? Une grande école (Sciences Po), évidemment, puis l’agrégation d’histoire avant de devenir directeur des études puis directeur-adjoint de Sciences Po, entre 2007 et 2009. Il a déjà commencé à aider son pote « Manu » en abritant à son domicile personnel le siège de l’association En Marche.

Intellos multi-cartes à la baguette

Hormis l’âge, ces sémillants  quadras ont ceci de commun d’incarner la réussite dans le secteur privé d’une certaine élite intellectuelle française. Un haut du panier multi-cartes qui ne rechigne pas à faire valoir son influence dans les affaires publiques. Ils forment la garde rapprochée d’Emmanuel Macron en compagnie d’Ismaël Emelien, le bras droit de l’ex-ministre. Celui-ci correspond d’ailleurs tout autant au portrait-robot, à ceci près qu’il n’a que 29 ans. Après son diplôme de Sciences Po, obtenu en 2010, il a intégré la direction des études de la prestigieuse agence de communication Euro RSCG. Et ce jusqu’en 2014, quand Emmanuel Macron l’appelle à ses côtés au ministère de l’Economie. 

Ceux qui ont rejoint récemment le mouvement se sont à l’évidence reconnus dans cette armée d’intellos-communicants-financiers partis à la conquête de la RépubliqueRenaud Dutreil, le fondateur de « la droite avec Macron », fait figure de doyen de la bande, du haut de ses 56 ans. Son parcours le prédestinait pourtant à intégrer la « grande marche ». Il a fait presque tout comme Macron… à l’envers : sorti 2ème de l’ENA en 1989, il devient conseiller d’Etat puis député en 1994 avant d’être nommé secrétaire d’Etat puis ministre des PME et du Commerce, à partir de 2002. En 2008, pourtant, il plaque tout pour présider la filiale américaine du groupe LVMH. Quant à Benjamin Griveaux, le nouveau porte-parole d’En Marche âgé de 38 ans, il devrait se sentir comme un poisson réformiste dans cette eau social-libérale. Après Science Po et HEC, il a collaboré avec Dominique Strauss-Kahn puis Marisol Touraine. En 2014, il a fondé son agence de communication. Toute ressemblance avec des personnages connus est tout sauf fortuite. 

 

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