La maire Les Républicains de Calais, Natacha Bouchart, opposée à la construction d’un mur « anti-intrusions » de migrants sur la rocade portuaire de la ville, a annoncé ce lundi avoir pris un « arrêté interruptif » des travaux. Mais la préfecture du Pas-de-Calais, favorable au projet, ne l’entend pas de la même oreille…
Le mur « anti-intrusions » de migrants en construction sur la rocade près du port de Calais, Natacha Bouchart n’en veut pas. Afin de mettre un terme aux travaux, la maire Les Républicains de la ville a annoncé ce lundi 3 octobre avoir pris un « arrêté interruptif », qui n’a toutefois pas vocation à suspendre immédiatement le chantier. A quoi bon édifier un mur végétalisé de quatre mètres de hauteur et d’un kilomètre de long, prolongeant les grillages déjà mis en place pour empêcher les intrusions répétées de migrants, si le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé le 2 septembre dernier le démantèlement prochain de la « jungle », argue Natacha Bouchart.
Dans un premier temps favorable à la construction du mur, dont les travaux ont commencé le 20 septembre, la maire de Calais, soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de droite, avait déjà écrit au président François Hollande, à la suite de sa visite à Calais le 26 septembre, pour demander l’interruption des travaux. Elle invoque, pour justifier sa demande, des « entraves au code d’urbanisme et de l’environnement » ou encore le fait que le secteur en question est « classé en zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager, devenu site classé remarquable ».
Des arguments auxquels la préfecture du Pas-de-Calais s’est montrée peu sensible. Celle-ci a de fait annoncé, quelques heures plus tard, vouloir prendre à son tour un arrêté suspendant l’arrêté municipal interruptif. Le mur, financé par la Grande-Bretagne à hauteur de 2,7 millions d’euros, vise à empêcher les 7.000 à 10.000 migrants du camp de monter à bord des camions en partance pour l’outre-Manche.
« Les migrants arrivent toujours à passer, a ainsi expliqué, début septembre, le ministre de l’immigration britannique, Robert Goodwill. Nous avons fait des clôtures. Maintenant, nous faisons le mur. La sécurité que nous mettons en œuvre au port (de Calais) est en cours de renforcement avec cet équipement meilleur. » Mais pour l’Association de transports routiers de marchandises, qui représente les transporteurs ciblés par les migrants, interrogée par le Huffington Post, l’argent dépensé dans la construction du mur serait beaucoup mieux employé « si l’on renforçait la sécurité générale le long des routes d’approche ».
Selon les chiffres du mois d’août, un peu plus de de 84.000 migrants ont été arrêtés par les gardes-frontières britanniques sur le sol français l’an dernier.
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