Magnéto Patrick ! Buisson joue Sarkozy contre Sarkozy

Dans « la Cause du peuple », son essai au vitriol, l’ex-conseiller se venge de son ancien patron qui l’a banni, en restituant ce qu’il présente comme la mémoire vive du quinquennat 2007-2012. Patrick Buisson veut mettre l’ex de l’Elysée face à ses propres contradictions.

Je ne suis qu’un magnéto ! Voilà ce que clame Patrick Buisson, personnage sulfureux et controversé, mis en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée. Il était honni, banni même pour avoir enregistré des heures durant et à son insu Nicolas Sarkozy dont il était l’un des plus proches conseillers. Le patron de la chaine Histoire a décidé de retourner l’argument. Puisque sa crédibilité est largement entamée, il s’efface derrière sa machine. « J’ai tout enregistré donc tout est vrai », expose-t-il en substance dans son livre, cyniquement nommé La cause du peuple, titre emprunté au journal tenu par Jean-Paul Sartre dans les années 70 et qui défendait la gauche prolétarienne.

Cinq-cent pages au vitriol contre l’ancien président de la République qu’il décrit notamment, selon des extraits cités par l’Express  « en fragile séducteur submergé par un état permanence de dépendance affective, une âme malheureuse qu’habitait non pas le dur désir de durer mais celui d’être aimé. Ce mâle dominant vivait sous l’empire des femmes ».

Après des mois de silence, Buisson, dont on connaît l’habileté, s’efface encore, derrière Sarkozy, où plutôt les phrases qu’il lui prête. Le peuple oublie ? Sarkozy n’aurait pas de surmoi ? Buisson se venge en restituant la mémoire vive du sarkozisme élyséen, en utilisant Sarkozy contre Sarkozy. Un ex-président qui aurait par exemple considéré en privé Chirac « comme le plus détestable de tous les présidents de la République » et assuré « qu’il n’avait jamais vu un type aussi corrompu », alors qu’il n’a aujourd’hui de cesse que de tenter de rafler son héritage.

Dans son livre, Tout pour la France publié à la fin août, Nicolas Sarkozy annonce qu’il veut suspendre le regroupement familial ? Buisson assure qu’en 2011, sous le quinquennat précédent, la Commission européenne avait demandé s’il fallait modifier la directive sur le regroupement familial. La France avait refusé. On connaissait la propension de Nicolas Sarkozy à embrasser des sincérités successives. Ses défenseurs maquillaient ce penchant en pragmatisme. Patrick Buisson veut mettre l’ex de l’Elysée face à ses propres contradictions. Quitte à parfois le servir, à très court terme.

Le conseiller révèle qu’avant le second tour de 2007, Nicolas Sarkozy lui aurait demandé d’organiser une rencontre avec Jean-Marie Le Pen, évoquant « des valeurs communes avec le FN ». Exactement la stratégie actuelle du candidat à la primaire LR qui essaie de rabattre vers lui d’anciens électeurs de droite passés au Front national. 

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