Nicolas Hulot : "Il m'aurait fallu une année de plus pour être candidat"

Invité ce mercredi matin sur France Inter, Nicolas Hulot est longuement revenu sur sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2017. « J’ai un peu été projeté à mon corps défendant » dans la campagne, avoue-t-il. Insistant à plusieurs reprises sur son sentiment d’avoir été « très seul » à cette époque-là.

Après avoir suscité beaucoup d’espoirs, il avait pris tout le monde de court en annonçant le 5 juillet qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle. Ce mercredi 21 septembre, Nicolas Hulot était l’invité de la matinale de France Inter. Une séquence durant laquelle il est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à remiser sa candidature au placard. « Je ne me voyais pas entretenir un espoir, nourrir une promesse que je ne me pensais pas, intellectuellement, psychologiquement et logistiquement capable de tenir », explique-t-il. Car derrière l’engouement populaire pour l’ancien animateur d’Ushuaia et l’apparent soutien affiché par les responsables d’EELV, se dessine un Hulot « seul », comme il le répète à plusieurs reprises lors de cet entretien.

« J’ai un peu été projeté, à mon corps défendant, dans cette perspective » « Il y avait une multitude de gens d’horizons très divers, animés par de bonnes intentions et d’un bon état d’esprit. Mais ça ne fait pas système. Je me sentais seul, poussé dans un horizon improbable« , tranche-t-il. Car, décrit-il, « une campagne, c’est d’une rudesse terrible et il faut du fond, de la forme et une équipe, des gens pour monter au créneau avec vous, il faut couvrir tous les champs. Et à un moment, la dynamique me dépassait (…) Moi j’ai un peu été projeté, à mon corps défendant, dans cette perspective ». 

« J’étais seul devant, j’étais seul pour monter au créneau »

Un homme, donc, qui craignait de devoir faire face seul à la violence inhérente à une compétition politique. Surtout alors que les adversaires aiguisaient leurs couteaux : à l’époque, pour expliquer son refus, certains avaient évoqué des boules puantes prêtes à être balancées. Nicolas Hulot ne dément pas. « Tous les coups auraient été permis, je n’étais plus dans une perspective d’une campagne de témoignage, je voyais dans les sondages que les choses pouvaient prendre une certaine ampleur et pour faire face à tout cela, y compris les coups imprévisibles qui n’auraient pas manqué de se préparer, il ne faut pas être tout seul. Il faut se sentir en équipe. » Et d’insister encore une fois : « J’étais seul en pointe, j’étais seul devant, j’étais seul pour monter au créneau. » 

De toute façon, selon lui, le temps lui aurait manqué. « Si j’avais eu le temps de transformer une aventure individuelle en une aventure collective, j’ai commencé à le faire mais j’ai été pris de court. (…) Il aurait fallu pour ça que j’ai une véritable équipe, des hommes, des femmes, de gauche, de droite, du centre et se mettent d’accord sur des communs, des choses sur lesquelles on aurait pu monter ensemble « , se désole-t-il. Face à la relance d’un auditeur particulièrement déçu par son choix, Nicolas Hulot précise : «  Il m’aurait fallu une année de plus », rappelant que « humainement et logistiquement », il n’y avait pas de structure. 

Résultat, la fin de cette aventure était donc prévisible : « Nous aurions été projeté,s nous aurions été balayés par cette dynamique qui est encore une fois excessivement violente et cruelle. »

 

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