Augmentation du tarif d'autoroute : foutage public de gueule

Les tarifs d’autoroute subiront une hausse supplémentaire de 0,4% chaque année entre 2018 et 2020, qui viendront s’ajouter aux hausses déjà prévues. Un racket en règle.

Ainsi le gouvernement a-t-il décidé de faire porter par les usagers et les collectivités territoriales le poids de la facture du nouveau plan autoroutier estimé à 1 milliard d’euros. On avait connu Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports, moins cynique et méprisant que cela.

Cynique, car c’est un comble que de faire financer par le contribuable l’amélioration d’activités dont le profit va exclusivement à des caisses privées. On se souvient du scandale que souleva la subite privatisation des autoroutes par les gouvernements Jospin et Villepin pour renflouer des caisses de l’Etat. La République avait alors vendu, à bas prix, ces mines d’or que sont les autoroutes françaises aux sociétés Eiffage (Autoroutes Paris Rhin Rhône et Area, 2,5 milliards de chiffes d’affaires), Vinci (Autoroutes du Sud de la France, Escota, Cofiroute, 4,8 milliards de CA) et Abertis (Autoroutes du Nord de la France et Autoroutes Paris Normandie, 1,9 milliards de CA). Charge à elle, à l’époque, en échange du cadeau, de supporter le prix de l’entretien et du développement de leur réseau.

L’une des pires versions du capitalisme néo-libéral

Cyniques, en effet, Alain Vidalies et le gouvernement, car ce sont les Français qui ont payé de leur poche le programme autoroutier et c’est avec leur argent que l’on va à nouveau enrichir des entreprises privées afin qu’elles engrangent davantage de bénéfices aux frais du contribuable. Un scandale dans le scandale. Méprisant aussi, pour les citoyens, car expliquer, sans rire, qu’il est impossible de faire financer les travaux par les sociétés d’autoroute « en échange d’une prolongation de leurs contrats de concession » (sic) car la procédure « prendrait trop de temps » relève du foutage public de gueule.

Les tarifs subiront donc une hausse supplémentaire de 0,4% chaque année entre 2018 et 2020, qui viendront s’ajouter aux hausses déjà prévues. Un racket en règle validé par un gouvernement de gauche pour satisfaire la boulimie financière de l’une des pires versions du capitalisme néo-libéral. Souvenons nous au passage, pour ne pas dire au péage, de l’indignation suscitée par les indemnités de départ d’Antoine Zacharias, PDG de Vinci, en 2006, qui s’élevaient à 14 millions d’euros sur la base d’un salaire annuel de 4,2 millions d’euros (condamné par la justice à 375.000€ d’amende pour les avoir obtenus abusivement). Connu pour son intégrité, le militant socialiste Alain Vidalies est-il bien certain de ses arguments ?

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