Une ville italienne porte plainte contre Charlie Hebdo pour ses dessins sur le séisme

Une ville italienne, particulièrement touchée par le séisme du 24 août dernier, a porté plainte contre Charlie Hebdo pour des dessins du journal satirique qui traitaient de l’événement.

La sauce n’a pas pris. La mairie d’Amatrice, ville de la province Rieti (Italie), particulièrement touchée par le séisme du 24 août dernier qui a fait près de 300 morts, n’a que très peu goûté l’humour de Charlie Hebdo sur cette catastrophe. Elle a porté plainte lundi pour « diffamation » contre le journal satirique après une série de dessins qui représentaient des victimes du tremblement de terre. 

A la suite du séisme, Charlie Hebdo avait publié un dessin de Félix montrant trois sortes de victimes. Une avec le bras en écharpe, le visage en sang, avec le titre « penne sauce tomate », une autre, le visage tuméfié, gratifiée d’un « penne gratinées » et, d’autres, ensevelies sous les décombres de leurs maisons sous la mention « lasagnes ». Bref, des dessins dans la droite ligne de l’esprit de Charlie Hebdo lorsqu’il s’agit d’aborder des évènements graves.  

Italie : un dessin de Charlie Hebdo sur le tremblement de terre fait polémique https://t.co/qoX2gmXjGT pic.twitter.com/3lZdYF0fhG

— 1001portails.com (@1001portails) 2 septembre 2016

Mais de l’autre côté des Alpes, ces caricatures ont vivement fait réagir sur le réseaux sociaux poussant les médias italiens à se saisir de l’affaire. Pour l’avocat de la municipalité, Me Mario Cicchetti,« il s’agit d’un outrage macabre, insensé et inconcevable aux victimes d’une catastrophe naturelle« . Il qui a donc déposé plainte auprès du parquet de Rieti pour que le délit soit constitué.

La dessinatrice Coco, l’une des rescapées de la tuerie du 7 janvier dans les locaux du journal, avait répondu à cette polémique par un dessin montrant une femme, là aussi sous les décombres, lançant à ses compatriotes : « C’est pas Charlie Hebdo qui construit vos maisons, c’est la mafia ». Une façon de dire aux Italiens qu’ils ne doivent pas se méprendre sur l’identité des responsables de leur malheur.

En Italie, comme le rappelait Clotilde Champeyrache, maître de conférences en économie à l’Université Paris VII et spécialiste de la mafia au journal La Dépêche« le BTP est un secteur cible de l’organisation et de la criminalité en général. La corruption y est fréquente, et avec elle suivent les défauts de construction. Cela coûte moins cher de construire mal, en mettant beaucoup de sable et peu de ciment dans des piliers porteurs par exemple… ».

 

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