Sur les réseaux sociaux, le groupe Etat islamique catalogue des femmes issues de la minorité yézidies du nord de l’Irak pour ensuite les vendre comme esclaves sexuelles à ses soldats.
Le numérique, outil préféré de Daech. Le groupe terroriste, qui manie habituellement les réseaux sociaux pour sa communication interne ou pour sa propagande, s’en sert désormais comme marché humain géant. Selon un rapport de l’université des Nations Unies, cité par le site Quartz et repris par L’Obs, 5.000 femmes yézidies, une minorité kurdophone du nord de l’Irak, auraient été capturées pour être ensuite vendues par l’intermédiaire d’application comme Telegram, Facebook ou WhatsApp. Telegram, cette application cryptée de plus en plus utilisée par les djihadistes pour entrer en contact et influencer de jeunes radicalisés, comme on a encore pu le voir avec Rachid Kassim très récemment.
Photographiées puis cataloguées par âge, état matrimonial, localisation, prix et nom du propriétaire, les combattants du groupe n’ont ensuite qu’à faire leur choix après une phase d’enchère. Car si des prix sont fixés selon les âges, de 40 euros (pour les femmes entre 40 et 50 ans) à 150 euros (pour les enfants de 1 à 9 ans) selon les précisions pour Bloomberg de Zainab Bangura, représentante spéciale de l’ONU, les intéressés peuvent discuter ces fourchettes. Comme on peut le voir sur des captures d’écran du Washington Post, où un internaute demande une justification du prix au propriétaire après s’être moqué de l’allure d’une jeune femme : « A-t-elle une compétence spéciale ? »
L’ONG Human Right Watch affirme, après avoir consulté un document édité par Daech, qu’un vaste système de viols, de violences, d’esclavage et de mariages forcés a été mis en place, avec des règles bien précises. Il est d’abord édicté que les chefs ont la priorité sur les esclaves de leur choix, avec la possibilité de les revendre ensuite aux combattants. Quel que soit leur grade, les propriétaires sont autorisés à avoir des rapports sexuels avec leur esclave, toujours d’après ce document : « Si elle est vierge, [son maître] peut avoir des relations sexuelles immédiatement après en avoir pris possession. »
En plus d’être l’objet d’un commerce, ces femmes captives sont pour Daech un moyen d’attirer de jeunes Syriens dans leurs rangs. Leur promettant « un salaire décent et des femmes » en échange de leur engagement d’après le New York Times. Interrogé par AP, Matt Steinfeld, porte-parole de WhatsApp, recommande aux internautes d’« utiliser les outils de signalement lorsqu’ils rencontrent ce type de comportement. » Comme un symbole de l’impuissance des réseaux sociaux à endiguer les pratiques du groupe terroriste sur leurs plateformes…
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