Vannes, le premier club de rugby professionnel de Bretagne, a signé un partenariat publicitaire plus qu’étonnant avec le site identitaire local breizh-info.com. Le club assure qu’il n’avait pas conscience de la nature de ce partenaire particulier. Et s’en mord les doigts.
Malaise au cœur des valeurs de l’ovalie. Le club de Vannes, tout fraichement promu en seconde division nationale de rugby, est secoué par la polémique. Dévoilé par nos confrères du Monde, un contrat publicitaire a été signé entre le club et le site d’extrême droite Breizh-Info.com, géré par Yann Vallerie, ex-leader de Jeune Bretagne, groupuscule lié au Bloc identitaire. Entre rejet de l’étranger et refus du multiculturalisme, la ligne éditoriale du site qui se décrit comme un média de « réinformation » est un classique de la faschosphère. Avec ce contrat d’un montant total de 2 280 euros, le site s’était offert le droit, entre autres, de figurer sur le ballon du match de ce vendredi soir opposant Vannes à Agen. Drôle d’association.
Interrogé par Marianne, le club se dit « piégé par son amateurisme », évoluant pour la première fois de son histoire dans la sphère professionnelle. « Nous n’avons jamais voulu promouvoir leur façon de penser, jamais », se justifie Philippe Conrad, responsable de la communication du club. « Pour vivre, il nous faut des investisseurs et nous ne menons pas d’enquête pour savoir qui ils sont. Sauf qu’au niveau professionnel, on devrait le faire. On a été trop naïf et on est tombé, sans le vouloir, dans la récupération politique. »
Pour le club, il s’agit désormais d’éteindre l’incendie provoqué par ce contrat. « Nous avons lancé un processus d’interruption du contrat« , lance t-il, tout en soulignant l’improvisation de la démarche. « Je ne sais pas s’il existe une clause de rétractation donc je ne sais pas comment ça va se passer… Mais, dans tous les cas, il est inenvisageable de les laisser s’approprier notre image. » Il n’y aura donc pas de ballon floqué du nom du site ce soir. « Vous imaginez, si le contrat n’avait pas fuité, notre speaker aurait dû annoncer au micro que le ballon était sponsorisé par l’extrême droite… On a évité le pire ! »
Pour le site, c’est une occasion ratée de s’offrir une vitrine en or. Il s’en était immédiatement vanté par la publication d’un article détaillant tous les détails de l’accord, se proclamant « partenaire » du RC Vannes. « C’est une preuve de plus de leur volonté de détourner le club vers leur cause. C’est une utilisation anormale du contrat », s’exclame Philippe Conrad. Du côté du site, son administrateur, Yann Valérie, n’a donné aucune suite à nos sollicitations.
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