Air China recommande d'éviter les quartiers "peuplés d'Indiens, de Pakistanais et de Noirs" à Londres

Le magazine mensuel distribué sur les vols de la compagnie Air China a provoqué des vives réactions outre-Manche. En cause, un article qui recommande aux touristes d’être sur leur garde dans certains quartiers de Londres peuplés « d’Indiens, de Pakistanais et de Noirs ».

L’article mis à disposition des passagers et intitulé Astuces de Air China, rédigé en chinois et en anglais, donne de savoureux conseils pour profiter des joies de la vie londonienne. Dans le paragraphe consacré à la « sécurité », on peut y lire que Londres est une ville « généralement sûre  » – ouf ! – toutefois, il est nécessaire, si l’on en croit le magazine, de prendre des précautions en arrivant dans les quartiers « peuplés d’Indiens, de Pakistanais et de Noirs« . Pas avare en matière de conseils, l’article invite donc les voyageurs à ne pas « sortir seul la nuit » et les femmes à « voyager accompagnées« . 

« Des erreurs éditoriales »

Autant dire que le tollé a été immédiat et que la compagnie a été sommée de présenter ses excuses. Des parlementaires britanniques ont également demandé des comptes à l’ambassadeur chinois au Royaume-Uni, raconte Le Guardian

La compagnie aérienne a rejeté la responsabilité sur le magazine mensuel Wings of China distribué sur ses vols en direction de la capitale anglaise. Des excuses ont été faites : le magazine a invoqué « des erreurs éditoriales« , des « expressions inappropriées« . Nulle trace d’un mea culpa sur le racisme patent des « recommandations ».

A piece of advice in Air China inflight magazine. What does @MayorofLondon think? @CNBCi @SeamusConwell @cnbcSri pic.twitter.com/u7SGfiyuXA

— Haze Fan (@journohaze) 6 septembre 2016

Du côté britannique, les propos ne passent pas. Le député d’origine indienne Vivendra Sharma s’est offusqué sur Twitter et a demandé des excuses publiques de la compagnie. Il a également invité les représentants d’Air China à visiter sa circonscription d’Ealing Southall pour « constater qu’un quartier multiculturel est sûr » et que se rendre dans ce type de quartier peut constituer « un plus pour ceux qui visitent Londres« . 

Ce n’est la première fois qu’une entreprise chinoise est accusée de racisme. Déjà en mai, un spot publicitaire de l’entreprise Qiaobi vendant de la lessive avait suscité de vifs émois. La publicité montre une jeune Chinoise qui, voulant s’accoquiner avec un jeune homme noir, lui fait avaler un petit sachet de lessive puis le plonge tout entier dans le lave linge. Il en ressort Chinois et la jeune fille écarquille les yeux, transie d’amour. Le racisme comme outil publicitaire en somme. 

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