Manuel Valls ne pourra bientôt compter que sur lui-même : après Ségolène Royal sur les boues rouges, c’est au tour de Najat Vallaud-Belkacem de prendre (à nouveau) ses distances avec lui dans un entretien à paraître dans l’Obs ce 8 septembre. Motif de leur désaccord : l’islam.
« Manuel Valls a son identité politique et moi j’ai la mienne. » Décidément, les deux membres du gouvernement peinent à accorder leurs violons sur la question de l’islam. Cette déclaration de Najat Vallaud-Belkacem dans une interview à l’Obs ce 8 septembre fleure bon la circonlocution polie, soulignant justement ô combien ces identités diffèrent.
« Pour lui, l’essor de l’islam radical est le combat central. Pour moi, la société française est d’abord minée par le repli identitaire, le ressentiment à l’égard des musulmans« .
Aux yeux de la ministre, donner la priorité à la lutte contre ce « ressentiment » est le meilleur moyen pour « faire durablement reculer l’islam radical, qui enfante des monstres, le djihadisme, le terrorisme« . Une divergence de fond qui renvoie – même si la ministre s’en défend – à leur désaccord de l’été sur le burkini.
Le 25 août dernier, la ministre de l’Éducation avait en effet déclaré sur Europe 1 que la « prolifération » des arrêtés anti-burkini n’était pas « la bienvenue » et qu’elle « libérait la parole raciste« . Dans la foulée, le Premier ministre l’avait désavouée au micro de BFM et RMC : « Ces arrêtés ne sont pas une dérive (…), ils ont été pris au nom même de l’ordre public. » Najat Vallaud-Belkacem n’y voyait pas à l’époque deux positions contradictoires.
A Créteil @najatvb sur #burkini « Je ne vois pas où vs voyez divergence entre les positions de @manuelvalls et la mienne. Ns sommes d’accord »
— Battaglia (@matteabattaglia) 25 août 2016
Elle continue dans l’Obs de plaider la symbiose :
« L’interdiction généralisée n’est pas une solution, a fortiori lorsqu’elle est utilisée, à droite, pour engranger un bénéfice électoral de la stigmatisation des musulmans. Voilà ce contre quoi je me suis élevée. Manuel Valls, lui, a certes soutenu les maires qui avaient pris des arrêtés anti-burkinis pour des raisons d’ordre public, mais il a aussi dénoncé les stigmatisations. »
On s’accroche à ce que l’on peut…
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