Face à Hollande, la bulle Macron plus gonflée que jamais

L’ex-ministre de l’Economie devancerait le chef de l’Etat dans tous les cas de figure à la présidentielle de 2017, selon un sondage TNS-Sofres pour « Le Figaro ». Malgré une popularité sociologiquement très clivante…

Trahison, épisode 2. Après avoir quitté le gouvernement pour voler de ses propres ailes, Emmanuel Macron fait déjà du mal à François Hollande… dans les sondages. Testé dans une étude TNS-Sofres pour Le Figaro de ce mercredi 7 septembre, l’ex-ministre de l’Economie se place en troisième position des intentions de vote à la présidentielle dans tous les cas de figure. Crédité de 15 à 20% selon les hypothèses, il se place derrière Marine Le Pen et le candidat de la droite (Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy). François Hollande, lui, oscille entre 11 et 13%…

L’ancien conseiller élyséen battrait donc nettement le chef de l’Etat qui l’a fait émerger sur la scène politique ! Cruel, alors que François Hollande doit déjà faire face à la multiplication des concurrents sur sa gauche… Dans le sondage TNS-Sofres, Arnaud Montebourg et Cécile Duflot lui chipent peu de voix, mais Jean-Luc Mélenchon le talonne dangereusement.

La force d’Emmanuel Macron, c’est qu’il ratisse large. Sa cote d’avenir perce à 45% chez les sympathisants de droite et 36% chez ceux du centre. Mais cette popularité peut aussi apparaître comme une faiblesse pour un homme politique qui se prétend « de gauche » – même s’il n’est « pas socialiste ». D’ailleurs, même François Hollande reste plus populaire que lui chez les sympathisants de gauche et d’extrême gauche.

Candidat des CSP+

L’autre point fragile de la popularité de Macron, c’est la sociologie de ses soutiens. Sa cote d’avenir atteint 38% chez les catégories socio-professionnelles supérieures (CSP+) mais tombe à 29% chez les CSP-. Surtout, l’ex-ministre est bien vu par 42% de ceux qui ont fait de longues études (deuxième et troisième cycle de l’enseignement supérieur) mais par seulement 17% des sans-diplôme. De quoi conforter l’hypothèse d’une « bulle Macron » et l’image d’un candidat des élites et des grandes écoles, déconnecté du pays réel. Une étiquette qu’Emmanuel Macron s’emploie à casser à tout prix : lundi, il a consacré l’un de ses premiers déplacements de presque-candidat à la banlieue en se rendant à Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

Il n’empêche : malgré ses failles, la popularité d’Emmanuel Macron pousse encore François Hollande dans ses retranchements. Désormais intégré dans les sondages d’intentions de vote pour la présidentielle, l’ex-ministre fait plus d’ombre que jamais au chef de l’Etat. Ce qui a le don d’agacer ce dernier au plus haut point. Devant ses proches, ces derniers jours, François Hollande ne cachait pas sa rancœur envers celui qu’il avait promu à Bercy il y a tout juste deux ans, rapporte Le Figaro. Et lui qui l’appelait affectueusement « Emmanuel » ne l’appelle plus que… « Macron ». Sèchement.

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply