Au Gabon, cinq jours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle qui a vu la réélection contestée d’Ali Bongo le 27 août dernier, son rival Jean Ping ne lâche rien. Ce lundi, il a appelé à l’arrêt des violences pour une autre forme de contestation : la grève générale.
Eviter le bain de sang sans s’avouer vaincu. Jean Ping, le challenger malheureux d’Ali Bongo à l’élection présidentielle au Gabon, a demandé ce lundi 5 septembre à ses partisans, dans une série de tweets, de « ne plus user de la force » pour faire savoir leur colère mais de préférer un autre moyen de résistance : « Le blocage économique du pays. » Et ceci, « afin de préserver les vies humaines » après le « carnage » de ces derniers jours. Et l’opposant de lancer : « Puisqu’Ali Bongo veut tuer les Gabonais, je déclare le pays mort ».
« Les manifestations de ces derniers jours ont été un carnage. Des dizaines de nos compatriotes ont été tué par ce regime sanguinaire. » 1/5
— Jean Ping (@pingjean) 5 septembre 2016
« Afin de préserver les vies humaines, je vous demande de ne plus user de la force mais de résister par le blocage économique du pays » 4/5
— Jean Ping (@pingjean) 5 septembre 2016
Un blocage qui se traduirait concrètement par des grèves d’ampleur, comme l’indique le hashtag utilisé : « #NoWorkGabon« . Un moyen de pression utilisé pour obtenir le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote que réclame Jean Ping notamment pour la province du Haut-Ogooué, dans l’ouest du pays, fief historique d’Ali Bongo où se sont produites les fraudes selon lui : c’est grâce à un résultat phénoménal là-bas qu’Ali Bongo a raflé une victoire de justesse (49,80% contre 48,23%, soit 5.594 voix d’écart).
En attendant de savoir si le camp Ping va se tourner vers la cour constitutionnelle pour y déposer un recours – avant ce jeudi 16 heures, dernier délai -, les violences qui ont éclaté la semaine dernière font planer sur le Gabon le spectre de la crise ivoirienne de 2010. Et même si elles ont baissé d’intensité ces derniers jours, la situation reste plus qu’incertaine. Dans le chaos où le pays s’est plongé depuis la proclamation des résultats le 27 août, sept personnes ont été tuées, 1.000 autres arrêtées par les autorités et de nombreuses disparitions sont rapportées. Et si Internet, coupé depuis une semaine, a été rétabli ce lundi matin, les réseaux sociaux restent inaccessibles sans aucune explication du gouvernement, et certains titres de presse n’ont pas pu paraître, rendant la circulation de l’information difficile au Gabon.
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