Présidentielle au Gabon : Jean Ping, opposant d'Ali Bongo, revendique la victoire avant les résultats officiels

Au Gabon, la population devrait connaître ce mardi 30 août les résultats de l’élection présidentielle. Elle craint déjà une explosion de violence quelle que soit l’issue du vote : la réélection d’Ali Bongo ou l’accession au pouvoir de l’opposition, incarnée par Jean Ping, un dissident.

Le Gabon mettra-t-il fin au règne de la dynastie Bongo au pouvoir depuis près de 50 ans ? Les résultats de l’élection présidentielle qui s’est tenue ce samedi 27 août, officiellement communiqués ce mardi, devraient pouvoir le déterminer. A moins que l’ampleur des irrégularités constatées sur place lors du scrutin – notamment dénoncées par les observateurs de l’Union européenne bien que le vote se soit déroulé sans incident majeur – ne retarde l’annonce.

Les deux principaux adversaires, Ali Bongo d’une part, 57 ans, élu en 2009 après la mort de son père et candidat à sa réélection, et Jean Ping d’autre part, 73 ans, ex-patron de l’Union africaine (UA) et ancien ministre de Bongo père passé dans l’opposition lors de l’accession du fils, se disputent cependant d’ores et déjà la victoire.

Ping revendique la victoire

Ainsi, dès dimanche, Jean Ping a déclaré avoir été « élu » et a appelé « solennellement » sur Twitter Ali Bongo à « se plier au verdict des urnes. » Sauf que samedi soir, le porte-parole d’Ali Bongo revendiquait lui aussi la victoire : « Il est en tête avec une avance qui ne peut plus s’inverser. »

Selon l’avocat parisien de Jean Ping, Me Eric Moutet, contacté par Marianne, le verdict est sans équivoque. D’après les 200 pages de résultats, bureau par bureau, qu’il a en sa possession, sur les 616.014 électeurs gabonais inscrits sur le fichier électoral et les dix candidats en lice, l’opposant obtiendrait 58% des voix contre 39% pour l’actuel président. Il évoque 120.607 suffrages en faveur de Jean Ping contre 80.727 pour Ali Bongo, ce qui impliquerait un nombre d’abstentionnistes extrêmement important. Le chiffre précis n’est cependant pas communiqué par l’avocat. Ces chiffres sont tirés « des estimations au vu des proclamations publiques qui ont été faites bureau par bureau », explique-t-il.

Jean Ping avait fini par relier à sa cause, en fin de campagne, deux autres candidats et poids lourds politiques, précise Le Monde Afrique, l’ex-premier ministre Casimir Oye Mba et l’ex-président de l’Assemblée pendant vingt ans, Guy Nzouba Ndama.

Du côté du ministère de l’Intérieur gabonais, on refuse de se prononcer à l’avance sur les résultats et on souligne que « le processus électoral (…) ne permet pas aux candidats de produire des résultats chiffrés » avant leur annonce officielle. Un avertissement au camp adverse après plusieurs mois de tension. Des violences sont d’ailleurs à craindre dans les prochaines heures, à l’instar de celles qu’avait connu Port-Gentil, la capitale économique du pays, en 2009 à l’issue de la proclamation de la victoire d’Ali Bongo : Consulat de France ou installations de Total incendiés, couvre feu, scènes de pillages, morts, blessés etc. 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply