Le drame d'Alep, fardeau d'Obama

Croyant pouvoir masquer le cynisme d’une grande puissance obnubilée par ses seuls intérêts derrière une leçon de morale permanente infligée au monde, la main sur le cœur, la larmichette au coin de l’œil, le président américain a accumulé en Syrie fautes stratégiques et grossières contre-vérités pour tenter d’habiller un bilan famélique. Le drame d’Alep, c’est le fardeau de Barack Obama.

En Syrie, on ne peut que déplorer la tragique impuissance de François Hollande causée par son amateurisme diplomatique. Le président français eut le mérite de plaider pour une intervention occidentale au lendemain de l’usage d’armes chimiques par Bachar al-Assad à l’encontre de son peuple. Il fut aussitôt lâché par Barack Obama outre-Atlantique et par la Chambre des communes de l’autre côté de la Manche. Là encore, sans doute, François Hollande prétendra-t-il qu’il n’a « pas eu de bol« , indécent aveu qui sert d’ultime cache-sexe à un quinquennat raté. Il convient surtout de rappeler qu’au-delà des belligérants eux-mêmes le principal responsable de cette tragédie, c’est Barack Obama.

L’historien et spécialiste du monde arabe Jean-Pierre Filiu vient de dénoncer avec force et justesse les insoutenables mensonges du président américain. Aussi arrogant qu’inutile, le locataire de la Maison-Blanche a versé dans ce que la diplomatie américaine a pu produire de pire à travers les âges. Croyant pouvoir masquer le cynisme d’une grande puissance obnubilée par ses seuls intérêts derrière une leçon de morale permanente infligée au monde, la main sur le cœur, la larmichette au coin de l’œil, le président américain a accumulé fautes stratégiques et grossières contre-vérités pour tenter d’habiller un bilan famélique. Le drame d’Alep, c’est le fardeau de Barack Obama. L’histoire sera sévère avec ce président élégant dont le narcissisme cool, si cool, aura fait office de politique étrangère. Huit ans durant, l’image fut belle, c’est vrai. Mais le son, inaudible, n’a pas plus fait taire le bruit des bombes en Syrie, que celui des balles dans les tueries de masse aux Etats-Unis. Le destin de l’icône creuse Obama nous y incite lui aussi : méfions-nous de l’écume des choses.

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