Il est temps de rappeler à Copé son passé de groupie de Sarkozy

Le Jean-François Copé d’aujourd’hui ne trouve rien à sauver dans le quinquennat présidentiel de Nicolas Sarkozy. En 2012, il était pourtant en première ligne pour lui tresser des lauriers. Ou comment, pour faire campagne aujourd’hui, démontrer aux militants de droite qu’il leur avait raconté n’importe quoi la dernière fois.

Jean-François Copé ne retient plus ses coups. Et chez Les Républicains, le monsieur 3% de la primaire prévue en novembre s’est choisi un ennemi numéro 1 : Nicolas Sarkozy. Dernière pique en date, un tweet ce mercredi soir accusant le tout frais candidat d’avoir mené un quinquennat de reculade entre 2007 et 2012.

« Il avait tous les pouvoirs pour faire et il n’a pas fait », accusait-il déjà la semaine dernière au cours d’un déplacement dans les Vosges raconté par Le JDD. Et de dresser ainsi l’inventaire de l’ancien chef de l’Etat : « À la fin du dernier quinquennat, le chômage avait augmenté, les impôts avaient augmenté et la délinquance avait augmenté. »

Merci Nicolas de promouvoir mon slogan: #OnNeReculePlus. Dommage qu’il n’ait pas été appliqué de 2007 à 2012… pic.twitter.com/HVbCzTpV7q

— Jean-François Copé (@jf_cope) 24 août 2016

Si l’inimitié entre les deux hommes est un secret de polichinelle, et que l’affaire Bygmalion n’a évidemment rien arrangé, la façon qu’a aujourd’hui Jean-François Copé de vouer aux gémonies son mandat tout entier peut étonner. Ne serait-ce qu’au regard de la marque de fabrique que le maire de Meaux s’est toujours auto-attribuée : l’absence de langue de bois. Or, il n’a pas toujours tenu le discours qu’il ressasse aujourd’hui, loin de là…

Ministre d’aucun des gouvernements successifs de François Fillon sous Nicolas Sakozy, Jean-François Copé a tout de même été président des députés UMP de 2007 à fin 2010, avant d’assurer la direction du parti de 2010 à 2012. Et que disait-il à l’époque ? Eh bien le bilan de Sarkozy, Copé en était une totale groupie ! Dès le printemps 2011, il avait même été le premier à en dresser l’inventaire, en des termes dithyrambiques rapportés par Le Point et Le JDD : « Le président a fait la démonstration d’une aptitude exceptionnelle à gérer les crises », d’un talent tel qu’il avait pu « protéger les Français » contre les crises « monétaire, économique, sociale, environnementale et géopolitique ».

« Seul Nicolas Sarkozy, peut sauver la France »

Copé est alors devenu un Sarkoboy tellement fervent qu’il prend l’initiative, quelques mois plus tard, d’une « démarche personnelle » relayée par Le Point : une lettre aux militants UMP les enjoignant de « faire part à Nicolas Sarkozy de (leur) voeu de le voir se porter à nouveau candidat à l’élection présidentielle de 2012 ». Dans l’entre-deux tours de la présidentielle de 2012, Jean-François Copé lance encore au meeting de la Mutualité : « Seul Nicolas Sarkozy, peut sauver la France, (il) est le seul à pouvoir porter le destin de la France« .

Pures formules de campagne d’un président de parti obligé ? Même après la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande, Copé l’affranchi poursuivra pourtant au cours de l’été son oeuvre de missionnaire : « Tous ceux qui s’en prendront à Nicolas Sarkozy me trouveront sur sa route« , lancera-t-il en se présentant comme candidat à la présidence du parti, assurant : « Je veux lui dire ici (à Nicolas Sarkozy) que quelles que soient ses décisions je serai à ses côtés.« 

Finalement, donc, après quatre ans de réflexion, l’or semble s’être transformé en plomb pour Jean-François Copé. Et s’il se trouve bien aux côtés de Nicolas Sarkozy, c’est dans l’unique espoir de le jeter par-dessus bord, lui et son quinquennat de reculades. On n’est donc pas près de l’entendre s’exclamer à nouveau, comme au soir du débat Sarkozy-Hollande en 2012 : « Sarko est le meilleur !«  Sans langue de bois, on vous dit.


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