"En 2016, la fraternité c'est savoir dire non à l'islam radical"

Après une première tribune dans laquelle il alertait sur la signification du burkini (« Ne soyons pas naïfs sur le symbole de cette étoffe »), Aalam Wassef réagit aux différentes photos de femmes simplement voilées se faisant verbaliser sur les plages. S’il comprend que ces images fassent « mal » et interrogent sur notre sens de la fraternité, il souligne qu’il faut malgré tout savoir « dire non avec fermeté, sagesse, mesure et pédagogie à l’obscurantisme ».

Le Conseil d’État examine ce jeudi 25 août la légalité d’un arrêté municipal désormais baptisé “anti-burkini”. Quelques jours après l’attentat meurtrier de Nice, un premier arrêté cannois interdisait le port de “signes religieux ostentatoires” sur la plage, au motif que ceux-ci pourraient troubler la paix publique. Tous les médias parlent de l’interdiction tant et si bien que le monde entier en parle aussi. Mais le bruit assourdissant de la polémique n’a pas empêché plusieurs femmes de prendre le chemin des plages vêtues de tels “signes”. Des photos de l’une d’entre elles se faisant verbaliser ont choqué le monde entier.

Saluons le détachement de ces femmes ignorant le vacarme du monde, puis regardons au fond de nos cœurs. Nous avons eu mal en voyant une photo de l’une d’entre elles entourée de policiers, contrainte de payer une amende, de se défaire de “ses signes ostentatoires” ou de quitter la plage. Nous nous demandons si “c’est cela la laïcité”, et encore davantage si c’est cela la fraternité.

« Cette photo est le point de bascule que certains esprits revenchards attendaient »

Cette photo est le point de bascule que certains esprits revenchards attendaient. C’est aussi celui qu’attendaient des associations outrées de voir l’État se mêler du droit des femmes à disposer de leur corps. C’est enfin celui qu’attendaient des islamistes militants satisfaits de voir l’État se prendre les pieds dans le tapis de valeurs républicaines que les émotions de ses citoyens contredisent.

Dans nos réactions spontanées, nos cœurs résistent à une raison que nous connaissons pourtant fort bien. Depuis plus de 35 ans un islamisme radical souterrain, politique et juridique a parcouru un long chemin, en France et dans le monde. Il endoctrine des enfants qui n’ont pas 8 ans, non pas à Téhéran mais à Brest. Il désintègre les adolescents vulnérables en les isolant de leur tissu social. Il instrumentalise des hommes et des femmes dont l’esprit est déjà brisé depuis l’enfance. Il s’engouffre dans la brèche des “droits individuels” au profit d’une idéologie qui les enterre sans sourciller. Et parce que le cynisme n’a pas de limite, nos réflexes de fraternité finissent par servir son funeste projet et lui confèrent un statut de victime. Mais faut-il alors cesser d’être fraternel? Certes non, mais regardons notre appétit de fraternité à la lumière de ce qui la menace.

« Regardons notre appétit de fraternité à la lumière de ce qui la menace »En 2016, exprimer sa fraternité envers ceux que l’islamisme radical étouffe dans le monde, ceux-là mêmes pour qui la France est un refuge, c’est lui dire non avec fermeté, sagesse mesure et pédagogie, dans le respect des lois et de la personne humaine. On reproche justement à l’arrêté cannois d’avoir été appliqué sans mesure ni sagesse. S’il faut gagner en sagesse, il faut aussi réaliser, enfin, que le geste le plus infraternel qui soit consiste à vouloir que des français aient “le droit” d’être maintenus sous l’emprise d’un obscurantisme qu’ils n’ont pas choisi quand ils avaient 8 ans.

 

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